Évaluation du récent accord commercial entre le Canada et l’Union européenne
(28 oct. 2013 – Westmeath, ON) Tony Straathof, président du Renfrew County/Ontario conseille aux fermières, aux entreprises et aux consommateurs du comté de Renfrew d’évaluer de façon critique les implications de l’accord commercial avec l’Europe qui a été récemment signé en principal par le premier ministre Harper.
Les informations relatives à l’accord, connu officiellement sous le nom d’accord économique et commercial global, proviennent de documents ayant fait l’objet d’une fuite et de communiqués de presse repérés. Notre première priorité doit être d’obtenir le document proprement dit afin de mieux analyser les petits caractères.
En tant que Canadiens, nous soutenons le libre-échange, mais un accord commercial doit être équitable pour toutes les parties concernées. Nous avons lu que cet accord commercial promet d’ouvrir 28 marchés de pays européens aux biens et services canadiens, tels que la haute technologie, les fruits de mer, les produits agricoles, le bois d’œuvre, les produits pharmaceutiques et les produits aérospatiaux. Pour certains de nos consommateurs, producteurs et services, cet accord n’est peut-être pas si prometteur.
Il est évident que tous les coûts des médicaments augmenteront (impact des produits pharmaceutiques de marque). Le coût des médicaments pour les fermières et les propriétaires d’animaux de compagnie augmentera également. Les promoteurs de cet accord commercial ne seront pas là pour aider à absorber ces coûts supplémentaires spéculés.
Les clauses relatives aux marchés publics contenues dans le projet d’accord commercial ont laissé entendre que la politique d’achat public locale et canadienne (pour les projets de construction, les fournitures et les appels d’offres alimentaires) pourrait devoir être ouverte à ces pays européens également. Cette politique risque d’être dévastatrice pour les entreprises et les fermières locales qui fournissent traditionnellement ces services. Les Canadiens n’ont pas le luxe de bénéficier des niveaux de subvention dont jouissent nos homologues européens. Qui est gagnant et qui est perdant ?
Pour les fermières et les producteurs de fromage, les rapports révèlent que cet accord commercial a ouvert au Canada 4,2 % du marché canadien du fromage (en d’autres termes, l’Europe, en vertu des nouvelles règles commerciales, peut mettre 30 000 tonnes de fromage sur notre marché canadien). Cela représente environ un tiers des fromages de spécialité vendus au Canada. Les rapports ne disent pas aux Canadiens que l’Union européenne subventionne son industrie laitière à hauteur de 7,3 milliards de dollars par an. Le fait est que l’industrie laitière canadienne n’est pas subventionnée.
Les promoteurs des importations de fromage ont également cherché à minimiser l’impact de l’accès plus large au fromage européen en affirmant que le nouveau quota ne représente que 4,2 % du marché canadien (la consommation de fromage au Canada a augmenté de près de ce chiffre). Il convient de noter que la consommation de fromage au Canada a augmenté grâce aux fermières laitières canadiennes qui ont lancé et financé un vaste programme de publicité pour les fromages de spécialité. En temps voulu, les pays européens pourraient tirer profit des sommes dépensées par les producteurs laitiers canadiens pour leurs programmes publicitaires. Il est évident qu’il n’y aura pas de règles du jeu équitables. Les fermières risquent de perdre une partie de leur part de marché et de devoir vendre leur lait à un prix réduit et inférieur au coût de production pour rester compétitives. En outre, on craint que les petites fromageries spécialisées ne soient obligées de cesser leurs activités. Les fermières canadiennes et locales ont de réelles inquiétudes. Les compensations promises, quelles qu’elles soient, ne seraient qu’un pansement. Les fermières et les fromageries auront besoin de plus qu’un simple pansement lorsque le texte final sera publié.
M. Straathof a poursuivi en disant que la véritable encre rouge pourrait apparaître lorsque les fermiers du secteur de la viande bovine et porcine apprendront que les exportations de viande bovine et porcine vers l’Europe seront fortement accrues. Par le passé, le Canada n’a pas été en mesure de remplir son quota d’exportation de viande bovine vers l’Europe. En fait, l’Europe a rejeté du bœuf destiné à l’Europe parce que le bœuf ne répondait pas aux normes européennes (utilisation d’hormones et d’aliments génétiquement modifiés) dans la production de bœuf canadien. Cette question fait encore l’objet de négociations quant à la quantité d’hormones et/ou d’aliments génétiquement modifiés, le cas échéant, autorisée dans la production de bœuf/porc canadien destiné à l’exportation. Selon les spéculations, ce chiffre pourrait être minime. Il y a également deux autres questions cruciales : les usines de transformation canadiennes devront se moderniser pour répondre aux normes européennes. Un processus coûteux et, bien entendu, les producteurs de viande bovine et porcine pourraient être amenés à payer l’intégralité de la facture. En outre, les subventions européennes entrent également en ligne de compte.
M. Straathof a conclu : « Oui, l’accord commercial peut avoir des effets positifs réels sur certains segments de l’économie canadienne. D’autres segments, comme les fermières, certaines entreprises et les consommateurs, doivent veiller à ce que cet accord commercial ne leur inflige pas une nouvelle défaite. Le comté de Renfrew ( ) et d’autres organisations agricoles ont déjà rencontré la députée Cheryl Gallant pour discuter de ces questions.
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Comté de Renfrew Local
– Ontario
Pour plus d’informations :
Tony Straathof – 613-587-4343 straath@nrtco.net