National | Communiqué de presse

Lettre à l’Hon. Rona Ambrose re: Neonicotinoid Seed Treatments in Field Crops

3 juillet 2014

Hon. Rona Ambrose, ministre de la santé

Santé Canada

Bâtiment Brooke Claxton, pré Tunney

Localisation postale : 0906C

Ottawa, ON K1A 0K9

Madame la Ministre Ambrose :

Le 22 avril 2014, au nom des fermières et fermiers de tout le Canada, le () vous a envoyé une lettre vous demandant, en tant que ministre de la Santé, de collaborer avec le ministre de l’Agriculture et le ministre de l’Environnement, ainsi qu’avec vos homologues provinciaux, pour mettre en œuvre un moratoire de cinq ans sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes dans les cultures de plein champ. Nous aimerions accuser réception de la réponse reçue le 3 juillet de Richard Aucoin, Ph.D., directeur exécutif de l’ARLA.

La soumission de décembre 2013 du site à l’ARLA concernant l’avis d’intention NOI2013-01 : Action to Protect Bees from Exposure to Neonicotinoid Pesticides a été jointe à la lettre du 22 avril. Le 1er mai 2014, le site a été auditionné par le Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts sur l’importance des abeilles et de leur santé. Dans les trois soumissions, nous avons noté qu’en septembre 2013, l’Agence de réglementation de la gestion des pesticides (ARLA) « a conclu que les pratiques agricoles actuelles liées à l’utilisation de semences de maïs et de soja traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas durables ». Dans les trois soumissions, nous avons également demandé au gouvernement et aux organismes de réglementation d’agir dans l’intérêt du public canadien. En particulier, dans la soumission à l’ARLA et à la commission sénatoriale permanente, nous avons demandé l’application du principe de précaution en ce qui concerne l’utilisation des néonicotinoïdes au Canada.

Dans sa réponse, M. Aucoin affirme que l’ARLA « suivra de près les informations scientifiques et les autres développements relatifs aux impacts potentiels des produits antiparasitaires sur les pollinisateurs, non seulement au Canada … mais aussi en Europe ». Nous supposons donc que Santé Canada et l’ARLA analysent attentivement les conclusions et les recommandations publiées le 24 juin 2014 par le
Task Force on Systemic Pesticides
– un groupe de scientifiques indépendants à l’échelle mondiale. Leur analyse complète est publiée dans la revue à comité de lecture
Journal Environment Science and Pollution Research
.

Comme pour l’ARLA, l’une des conclusions de la Task Force est que « l’ampleur actuelle de l’utilisation des néonics n’est pas viable ». Cependant, l’approche recommandée par les auteurs du rapport du groupe de travail est très différente de l’approche de gestion des risques que Santé Canada, par l’intermédiaire de l’ARLA, a adoptée pour réglementer l’utilisation continue des néonicotinoïdes. La task force « suggère fortement que les agences de réglementation appliquent davantage les principes de précaution et renforcent encore la réglementation sur les néonicotinoïdes … et commencent à planifier une élimination progressive à l’échelle mondiale ou au moins à formuler des plans en vue d’une forte réduction de l’échelle d’utilisation à l’échelle mondiale ».

The a déjà demandé aux agences réglementaires canadiennes d’agir dans l’intérêt du public en invoquant le principe de précaution en ce qui concerne les néonicotinoïdes. Les étapes décrites dans notre lettre du 24 avril et dans notre soumission à la commission permanente du Sénat constituent la base d’une élimination progressive et d’une forte réduction de l’utilisation des néonicotinoïdes pour le traitement des semences dans les cultures de plein champ.

Une fois de plus, nous vous demandons, en tant que ministre de la Santé, de collaborer avec le ministre de l’Agriculture, le ministre de l’Environnement et vos homologues provinciaux pour prendre les mesures nécessaires à l’élimination progressive et à la réduction de l’utilisation des néonicotinoïdes au Canada, en commençant par un moratoire de cinq ans sur l’utilisation des traitements de semences à base de néonicotinoïdes dans les grandes cultures en Ontario et au Québec, tout en permettant aux fermières de demander des applications à usage unique si elles peuvent démontrer la nécessité du traitement de semences.

Nous demandons également une fois de plus aux gouvernements canadien et provinciaux et aux organismes de réglementation d’agir dans l’intérêt public en protégeant les abeilles, les autres pollinisateurs, les fermières dont les moyens de subsistance dépendent des pollinisateurs, et la souveraineté alimentaire du Canada. Afin d’agir dans l’intérêt du public, les gouvernements et les agences de réglementation doivent prendre sérieusement et pleinement en considération les recherches menées par des scientifiques indépendants, tels que la Task Force sur les pesticides systémiques, et pas seulement les informations et les données fournies par les entreprises chimiques et les semenciers. Et pour comprendre pleinement l’impact des néonicotinoïdes sur les écosystèmes agricoles et naturels du Canada, des fonds publics doivent être accordés à des scientifiques canadiens indépendants pour qu’ils entreprennent des recherches dans l’intérêt du public.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

[original signed by:]

Jan Slomp

Président

cc : Hon. Jeff Leal, ministre de l’agriculture et des affaires rurales

cc : Hon. Glen Murray, ministre de l’environnement et du changement climatique

cc : Hon. Eric Hoskins, ministre de la santé et des soins de longue durée

cc : Premier ministre Kathleen Wynne

cc : Hon. Pierre Paradis, ministre de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Alimentation du Québec

cc : Hon. Gaétan Barrette, ministre de la Santé du Québec

cc : Hon. David Heurtel, ministre québécois du développement durable, de l’environnement et de la lutte contre la pauvreté

contre le changement climatique