Region 7 | Lettre

Développer le secteur de la dinde en Alberta grâce à une production diversifiée pour des marchés de niche

Le 7 mai 2018, le site a envoyé la lettre suivante aux producteurs de dindes de l’Alberta :

Re : Développer le secteur de la dinde en Alberta grâce à une production diversifiée pour des marchés de niche

Nous avons appris que, lors de sa prochaine réunion, le conseil d’administration des producteurs de dindes de l’Alberta pourrait envisager de réduire l’exemption du quota actuel de 300 oiseaux par année civile produits pour la vente directe à la ferme ou sur les marchés de producteurs. Nous vous demandons instamment de conserver le seuil actuel d’exemption de quota afin de garantir que les petites entreprises de commercialisation directe restent viables et capables de contribuer à l’économie de l’Alberta tout en encourageant la consommation de dinde par le biais d’un marché de niche auprès de clients qui n’achèteraient peut-être pas de dinde dans d’autres circonstances.

Il y a quelques semaines, le gouvernement de l’Alberta a présenté le projet de loi 7, intitulé Supporting Alberta’s Local Food Sector Act, qui encourage le développement et le succès de l’alimentation locale en Alberta. La dinde commerciale soumise à quota et la dinde exemptée de quota commercialisée directement sont toutes deux des éléments importants de l’économie alimentaire locale de l’Alberta et nous voulons qu’elles prospèrent toutes les deux.

The est un fervent défenseur de la gestion de l’offre. Nous voulons que cette institution canadienne unique reste forte et viable. Dans notre rapport récemment publié, Renforcer la gestion de l’offre – Défendre le contrôle canadien de notre espace de marché et faire progresser la souveraineté alimentaire, nous examinons les options permettant d’élargir les possibilités de commercialisation directe locale :

L’intérêt des consommateurs pour la commercialisation directe et les possibilités offertes aux petites fermières en la matière augmentent. Les marchés fermiers et l’agriculture communautaire partagée sont quelques-unes des structures qui soutiennent cette approche. Dans la plupart des provinces, la capacité des fermières à participer à la commercialisation directe de produits soumis à la gestion de l’offre est limitée par des seuils d’exemption de quotas peu élevés et/ou des exigences élevées en matière de quotas minimums. Cette lacune est comblée par certains offices de commercialisation, tels que les Chicken Farmers of Ontario et les BC Egg Producers. Ces programmes et processus sont des modèles qui peuvent être adoptés ou adaptés sur la base d’une expérience documentée, en fonction de la situation de chaque produit particulier et des conditions de marché de chaque province.

Les licences pour des quantités spécifiques de production utilisant des méthodes alternatives offrent un moyen terme entre les quotas minimums et les exemptions de quotas. Ces mécanismes maintiennent la discipline de production et assurent la prévisibilité des revenus des fermières et de l’offre des acheteurs qui serait nécessaire pour soutenir les institutions locales alternatives de transformation, de stockage et de distribution des denrées alimentaires. Le prix plancher garantit le respect du pilier de la tarification au coût de production.

Les exemptions hors quota devraient être réexaminées et révisées dans chaque province et secteur où cela n’a pas encore été fait, dans le contexte de politiques révisées d’attribution des quotas visant à maintenir et à accroître le nombre de fermières et la diversité des systèmes de production. Un organe consultatif multipartite pourrait formuler des recommandations aux offices de commercialisation concernant les seuils d’exemption de quotas, les exemptions de quotas minimaux et les programmes intermédiaires impliquant une production enregistrée ou sous licence. Les parties prenantes peuvent être des petits producteurs, des acheteurs (restaurants, membres d’associations de consommateurs) et des transformateurs spécialisés (fromagers artisanaux).

Nous sommes heureux de constater que les Alberta Turkey Producers ont mis en place des programmes pour les nouveaux arrivants, tant pour les producteurs biologiques que pour les producteurs conventionnels qui desservent les marchés de détail. Il s’agit là d’un élément essentiel pour attirer la prochaine génération de fermiers commerciaux spécialisés dans la production de dindes. Si l’on craint une perturbation potentielle du secteur de la dinde soumis à des quotas en raison de la demande de dinde provenant de systèmes de production en plein air, nous vous demandons instamment de maintenir l’exemption du quota de 300 oiseaux par an pour les petits producteurs et d’envisager la possibilité d’accorder une licence aux producteurs de taille moyenne afin qu’ils puissent desservir des marchés de niche spécifiques dans le cadre du système global de gestion de l’offre.

Le maintien du seuil de 300 oiseaux par an exemptés de quota pour la commercialisation directe permettra aux petites fermières de gagner suffisamment d’argent pour justifier leur investissement dans l’infrastructure nécessaire à l’élevage de dindes dans un système sain, en plein air et en liberté. Les races à croissance plus lente utilisées pour la production en plein air entraînent des coûts de production plus élevés par oiseau. La réduction de la taille maximale des troupeaux exemptés de quotas aurait un effet dévastateur, car elle rendrait la production de dindes pour la commercialisation directe moins viable, voire impossible. Si la taille maximale des troupeaux exemptés de quotas est réduite, ces fermières perdront une importante source de revenus et leurs clients ne pourront plus acheter le type de dinde qu’ils préfèrent.

La réduction du nombre de dindes qu’un petit producteur/marché direct peut élever chaque année va à l’encontre de l’objectif de promotion de l’alimentation locale en Alberta. En permettant aux petits producteurs d’élever et de commercialiser jusqu’à 300 oiseaux par an, on encourage la production alimentaire locale, on soutient les revenus des exploitations familiales et on offre aux consommateurs albertains un plus grand choix de produits. En conclusion, nous vous demandons instamment de maintenir le seuil de 300 oiseaux exemptés de quotas.

Je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de mes sentiments distingués,

[signed]

Glenn Norman
Région 7 (Alberta) Membre du conseil d’administration

cc : Brent McEwan, directeur général, Conseil de commercialisation des produits agricoles de l’Alberta
Hon. Oneil Carlier, ministre de l’agriculture et des forêts