Les droits des travailleurs et la vigilance des employeurs sont nécessaires pour mettre fin à la traite des êtres humains, selon l’UNF
La Nationale des Fermières (UNF) s’oppose à l’exploitation des travailleurs sans papiers, y compris ceux qui sont la proie des trafiquants internationaux de main-d’œuvre.
En tant que fermiers, et en tant qu’êtres humains, nous sommes horrifiés par les nouvelles récentes concernant des trafiquants d’êtres humains qui exploitent 64 travailleurs mexicains sans papiers, les forçant à vivre et à travailler dans des conditions épouvantables, y compris dans des fermes de l’Ontario. Les trafiquants ont proposé le travail de ces personnes aux employeurs agricoles qui cultivent les aliments qui nourrissent nos villes.
Cette histoire ne doit pas être considérée comme un petit incident isolé. De plus en plus souvent, les fermières d’un bout à l’autre du pays sont contactées en personne, par courrier électronique ou par téléphone par des recruteurs agressifs qui leur promettent une solution facile pour obtenir la main-d’œuvre dont elles ont tant besoin pour leurs champs et leurs serres. Les travailleurs sont proposés comme s’il s’agissait d’une marchandise : « Autant que vous en avez besoin, prêts à travailler ».
Il incombe aux employeurs de tous les secteurs de prendre des mesures actives pour éviter de soutenir ce type d’injustice. En tant que fermières, nous devons avoir accès à une formation en ressources humaines spécifique à l’agriculture qui nous aidera à faire la différence entre les entreprises légitimes qui offrent des solutions d’emploi légales et centrées sur les droits et celles qui se livrent au trafic illégal d’êtres humains. La stratégie ontarienne de lutte contre la traite des êtres humains (2020-2025 ) doit prévoir un soutien spécifique pour aider les employeurs et les citoyens concernés à identifier et à signaler la traite des travailleurs sans papiers et faiblement rémunérés.
L’UNF est consciente du fait que les personnes qui cherchent à améliorer leur sort et/ou à échapper à des conditions économiques, politiques et environnementales souvent mortelles dans leur pays d’origine empruntent des itinéraires peu sûrs pour entrer au Canada. Si l’UNF est favorable à des poursuites pénales et à de lourdes amendes pour toutes les personnes impliquées dans le trafic et l’exploitation de travailleurs sans papiers (des recruteurs aux employeurs à bas salaires), ce que ces travailleurs méritent (et exigent immédiatement), ce sont des droits de résidence à part entière. Les conditions qui favorisent la traite des êtres humains persisteront tant que le Canada ne disposera pas de voies d’accès viables à la résidence permanente pour les travailleurs étrangers occupant des emplois faiblement rémunérés. Lors de la convention nationale de l’UNF en novembre 2022, les membres ont résolu de soutenir les mouvements menés par les migrants pour obtenir un statut d’immigration complet et permanent pour tous les migrants, y compris les personnes sans papiers.
Ce nouvel exemple d’exploitation du désespoir des gens souligne la nécessité d’agir : a) veiller à ce que les employeurs disposent des outils nécessaires pour identifier et dénoncer les trafiquants d’êtres humains ; et b) améliorer et renforcer les droits de l’homme au Canada en accordant à tous les travailleurs des droits de résidence permanente afin qu’ils puissent quitter des situations de travail coercitives et abusives.
Apprenez à identifier les signes avant-coureurs de la traite des êtres humains. Pour signaler un cas potentiel de traite des êtres humains, appelez le numéro d’urgence canadien sur la traite des êtres humains, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, au 1-833-900-1010.