Motions de procédure

J’écris cet article pour ouvrir une discussion sur les résolutions. Je ne l’écris pas pour faire autorité en matière de résolutions. Les résolutions jouent un rôle dans le processus démocratique ; et si la discussion et le débat sont au cœur de la démocratie, qui suis-je pour prétendre implicitement ou explicitement être une autorité centrale en la matière ? C’est pourquoi je soumets les éléments suivants à votre appréciation :

Les résolutions guident une organisation, l’UNF dans notre cas. L’UNF est guidée par les résolutions du conseil d’administration et des comités exécutifs sur les questions concernant les détails opérationnels. Au plus haut niveau, l’UNF est guidée par des résolutions politiques. Les politiques sont définies par les membres par le biais de résolutions débattues démocratiquement. Cela semble assez simple jusqu’à présent, mais qu’est-ce qui fait qu’une résolution est de bonne qualité ?

En voici une courte liste :

1) La partie « Il est résolu… » de la résolution doit être claire, succincte, donner une orientation concrète pour une action spécifique et se suffire à elle-même. Entraînez-vous à rédiger des résolutions sans « considérant ». De nombreuses personnes confondent les arguments avancés dans les « considérant » avec l’objet de la résolution. Ce n’est pas le cas. L’objectif d’une résolution est de guider les actions de l’organisation, et non de présenter de bons arguments pour expliquer pourquoi nous devons prendre ces mesures. Les arguments peuvent être présentés au microphone. Les résolutions doivent être fondées sur ce qu’elles demandent à l’organisation de faire. Vous pourriez dire que les résolutions fournissent le « quoi », tandis que les débatteurs sur le plancher de la convention discutent du « pourquoi ».

2) La partie « Il est résolu » de votre résolution doit répondre à toutes les questions à l’exception du « pourquoi ». Pour guider l’action de l’organisation, il faut répondre aux questions « quoi, où, quand et comment » dans toute la mesure du possible. Certes, il y a un risque, car il suffit généralement de guider l’organisation vers « ce » que nous voulons qu’elle fasse. Et il est certain que les dirigeants et l’administration doivent bénéficier d’une certaine souplesse dans la manière dont ils mettent en œuvre nos souhaits démocratiques. Certainement. Cependant, il n’y a rien de mal à donner les meilleures indications possibles, et c’est l’esprit qui sous-tend l’inclusion d’autant de « où, quand et comment » que possible dans une résolution.

3) La résolution DOIT donner des orientations à l’organisation, et non énoncer des actions nobles au nom d’autres organismes (c’est la partie « qui » pour les petits malins qui ont déjà deviné que j’ai oublié l’un des « W »). En d’autres termes, il est tout à fait erroné qu’une résolution de l’UNF stipule : « Il est résolu que le gouvernement du Canada saute du pont le plus proche ». Aussi agréable que cela puisse paraître, c’est tout simplement faux. Nous ne pouvons pas demander à quelqu’un d’autre de faire quelque chose. Une résolution légitime de l’UNF devrait plutôt se lire comme suit : « Il est résolu que l’UNF écrive des lettres au Premier ministre et à tous les ministres du Cabinet en suggérant fortement que le gouvernement du Canada saute du pont le plus proche. » N’oubliez pas que les élections et le lobbying font bouger les gouvernements, mais que les résolutions de l’UNF ne font que guider l’UNF.

4) Le dernier point que je souhaite aborder ici est d’éviter la redondance. Cette question est difficile pour les nouveaux membres comme pour les membres de longue date. L’UNF dispose d’une politique très détaillée et exceptionnellement complète. Parfois, ces politiques doivent changer, mais si votre intention OU votre résultat est de réaffirmer une politique qui existe déjà, je vous suggère de ne pas perdre votre temps. Il est de loin préférable que vous utilisiez vos talents de rédacteur de résolutions pour trouver de nouvelles stratégies et actions permettant à l’organisation de faire avancer nos politiques dans de nouvelles circonstances, plutôt que de régurgiter ce que des membres et des conventions très compétents ont déjà fait par le passé.

Maintenant que je relis la liste, je constate que je l’ai écrite dans l’ordre inverse. Je vous suggère donc, lorsque vous préparerez vos résolutions pour les conventions à venir, de commencer par le bas de la liste et de remonter progressivement.

Tout d’abord, prenez votre sujet brûlant et voyez ce que dit déjà le manuel de politique de l’UNF à ce sujet. Si la question nécessite une nouvelle politique, écrivez en conséquence. Si la politique de l’UNF est déjà en place, envisagez une nouvelle orientation/stratégie/actions.

Deuxièmement, assurez-vous que votre résolution donne des directives à l’UNF et à personne d’autre.

Troisièmement, assurez-vous qu’il contient tous les « quoi, où, quand et comment » que vous souhaitez.

Enfin, en guise d’épreuve de vérité, supprimez toutes les déclarations « considérant que… » pour voir si la résolution peut se suffire à elle-même. Vous laisserez ainsi le « pourquoi » aux débatteurs et vous serez doublement sûr d’avoir rédigé une excellente résolution. (Note : vous pouvez ajouter les déclarations « considérant que… » si vous le souhaitez, mais essayez de les garder courtes et peu nombreuses. De toute façon, elles n’impressionnent personne).

Il y a beaucoup plus à dire sur les résolutions que je laisserai aux grammairiens et aux parlementaires de plus haut niveau. L’UNF dispose certainement d’une mine de connaissances et de membres compétents qui peuvent apporter des éclaircissements sur ce sujet.

Bonne chance à tous dans la rédaction de vos futures résolutions et merci de vos efforts pour apprendre à diriger cette grande organisation à partir de la base !