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Lettre d’information de l’Union Fermière :

Septembre 2022

Dans ce numéro :

Modernisation de la réglementation des semences – De quoi s’agit-il ?

Agence de régulation de la lutte antiparasitaire Examen législatif

Limiter les sociétés d’investissement dans les terres agricoles

Modernisation de la réglementation des semences – De quoi s’agit-il ?

-par Cathy Holtslander, directrice de la recherche et de la politique de l’UNF

Lorsque les fermiers canadiens achètent des semences, nous savons que les variétés enregistrées fonctionnent bien dans nos conditions de culture, qu’elles n’hébergent pas de maladies végétales graves et qu’elles produiront des cultures appréciées par nos clients, car elles sont évaluées de manière indépendante par des experts (y compris des fermiers et des scientifiques de la Commission canadienne des grains) au sein de comités de recommandation. Nous connaissons les caractéristiques de la variété, telles que le nombre de jours avant maturité, le rendement, la résistance aux maladies, la hauteur et d’autres données pertinentes pour le type de culture, car les résultats de tests indépendants sont publiés dans les guides de semences. Nous avons le choix d’utiliser des semences sélectionnées qui répondent aux normes de pureté variétale, des semences communes vendues par d’autres fermières tant qu’elles ne sont pas couvertes par les restrictions relatives à la protection des obtentions végétales, ou des semences de ferme que nous cultivons nous-mêmes. Nous avons également accès à des variétés patrimoniales provenant de petits producteurs de semences indépendants. Les producteurs et les négociants en semences doivent s’assurer que les semences sélectionnées qu’ils vendent répondent aux normes de qualité concernant le nombre maximal de graines de mauvaises herbes, de graines d’autres cultures, la germination et, pour certaines cultures sensibles, les semences malades. Le règlement sur les semences exige que la plupart de nos cultures commerciales à grande échelle (céréales, oléagineux, légumineuses, fourrages) – à l’exception du maïs – soient des variétés enregistrées. La plupart des cultures légumières ne nécessitent pas d’enregistrement de variété, mais les semences horticoles doivent être classées pour garantir qu’elles répondent aux normes de germination, ou bien être correctement étiquetées pour fournir aux acheteurs des informations sur le vendeur et la semence.

Tous ces avantages résultent de plus d’un siècle d’agriculture dans le cadre d’un système de réglementation des semences qui a été conçu pour promouvoir des cultures de qualité, prévenir de graves problèmes de maladie et protéger les fermiers contre la fraude. Bien que certaines modifications aient été apportées à ces règlements au fil des ans, l’objectif fondamental et la structure de nos règlements sur les semences sont restés constants tout au long de la vie des fermières et fermiers d’aujourd’hui.

Nos réglementations nous ont bien servis, mais si les grandes sociétés de semences font ce qu’elles veulent, tout cela va changer. Le processus de modernisation de la réglementation des semences du gouvernement fédéral actuellement en cours est un carrefour critique où les entreprises mondiales qui cherchent à contrôler les semences du Canada pour leur propre bénéfice remettent en question notre cadre réglementaire sur les semences fondé sur l’intérêt public.

L’UNF a toujours été un leader dans la défense des droits des fermières en matière de semences, et ce défi n’est pas différent. Nous savons que ce sont les fermières, et non les entreprises, qui doivent contrôler les semences pour assurer la souveraineté alimentaire et faire progresser l’agroécologie. Les membres du comité de souveraineté des semences de l’UNF ont donc travaillé d’arrache-pied pour protéger les intérêts des fermières tout au long de ce processus. En accord avec le modèle de l’UNF
Loi sur les semences pour les fermiere
nous défendons les droits des fermiers en matière de semences et veillons à ce que nous conservions un secteur public de sélection végétale viable, guidé par l’intérêt des agriculteurs et du public.

Pourquoi maintenant ?

L’examen de la modernisation de la réglementation sur les semences et la révision potentielle de la réglementation canadienne sur les semences ont été lancés avec le budget fédéral de 2018 dans le cadre du programme global de réforme réglementaire du gouvernement. L’initiative Seed Synergy du secteur des semences et la table de stratégie économique agroalimentaire créée à la suite des recommandations du rapport Barton ont eu une influence majeure sur la décision du gouvernement de faire des semences l’un de ses premiers examens ciblés de la réglementation. Le secteur des semences, qui comprend les entreprises dominantes au niveau mondial Bayer, Corteva, Syngenta et BASF (dont les intérêts sont désormais représentés par Semences Canada), a exercé un lobbying agressif pour obtenir des modifications radicales de la réglementation sur les semences qui augmenteraient considérablement leur pouvoir et leur capacité à extraire des richesses des fermières canadiennes.

En février 2019, un groupe de travail sur la modernisation de la réglementation des semences (SRMWG) a été nommé. Il s’agit d’un comité multipartite de 14 membres composé de représentants de l’industrie semencière, de groupes de producteurs, d’associations de produits, d’obtenteurs publics et de deux organisations non gouvernementales. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) est chargée de gérer le processus du groupe de travail sur la gestion des risques liés à la sécurité alimentaire. Le processus implique également plusieurs équipes spéciales qui se penchent sur des détails plus techniques et font rapport au groupe de travail sur la gestion des ressources en eau en formulant des recommandations. Bien qu’il n’ait pas été demandé à l’UNF d’être membre du SMRWG, l’UNF a des membres dans les équipes de travail pour les tableaux de classement, l’enregistrement des variétés et les semences communes. Le processus du SMRWG n’inclut pas les réglementations relatives aux nouvelles plantes (c’est-à-dire l’édition de gènes).

Le groupe de travail fera des recommandations à l’ACIA. Nous nous attendons à ce qu’il y ait des possibilités de participation du public avant que l’ACIA ne rédige une proposition de modification de la réglementation. Il sera important que les membres de l’UNF participent et contribuent à informer et à motiver d’autres fermiers à défendre des réglementations sur les semences qui nous conviennent. L’ACIA prévoit de soumettre son projet de règlement au processus de la Gazette du Canada pour un examen public à l’automne 2023, avant qu’un texte final de règlement révisé ne soit préparé pour approbation par le Cabinet.

Le soutien à notre système réglementaire actuel est fort

En 2021, l’ACIA a interrogé les fermiers (y compris les producteurs de semences), les groupements de producteurs, les entreprises de semences, les universitaires et d’autres personnes afin d’obtenir leur avis sur les changements potentiels à apporter à la réglementation des semences au Canada.
Le taux de réponse des fermières a été excellent. Les résultats montrent qu’une forte majorité souhaite que le gouvernement continue à être en charge de la réglementation, qu’il détermine ce qui doit figurer sur les étiquettes des semences, qu’il fixe des normes pour la pureté et la germination des semences sélectionnées, qu’il indique le nom de la catégorie sur les lots de semences certifiées et qu’il protège les fermiers contre l’achat de semences à faible taux de germination. La privatisation des fonctions réglementaires de l’ACIA n’est guère soutenue. Dans l’ensemble, moins de 15 % de toutes les réponses expriment un mécontentement à l’égard du système de réglementation des semences tel qu’il existe actuellement – et le nombre de réponses négatives est, sans surprise, à peu près le même que le nombre de répondants de l’industrie des semences.

La vision de Seeds Canada pour un cadre réglementaire privatisé

Semences Canada est né de la fusion de quatre organisations du secteur des semences au début de l’année 2021. Il s’agit essentiellement d’un changement de marque de l’Association canadienne du commerce des semences, puisque trois des quatre organisations étaient déjà membres de l’ACCS, le groupe de pression de longue date du secteur des semences. Les membres de l’Association canadienne des producteurs de semences (ACPS) ont voté fermement pour rejeter la proposition de fusion de Seeds Canada, refusant à Seeds Canada l’accès au rôle de longue date de l’ACPS en matière de certification des semences et préservant l’indépendance de la voix des producteurs de semences. Seeds Canada a des représentants à la table du SRMWG, mais ils ne sont pas majoritaires.

S’appuyant sur son précédent projet Seed Synergy, Seeds Canada propose sa propre vision dans un document intitulé A Functional Framework for a Modern Seed System (Cadre fonctionnel pour un système semencier moderne), qui s’écarte radicalement de notre cadre réglementaire actuel. Le document utilise des mots à la mode tels que compétitivité, investissement, inclusion et transparence, mais il s’agit essentiellement d’une feuille de route visant à privatiser l’autorité réglementaire de l’ACIA tout en s’appuyant sur le financement public pour couvrir ses coûts : d’où l’expression « dirigée par l’industrie et financée par le gouvernement ».

Semences Canada propose la création d’un nouveau conseil, appelé « organisme indépendant de normalisation » (OIF), qui serait habilité à créer des règles et des normes pour l’enregistrement des variétés, à éliminer les normes de classement, à mettre en œuvre des mesures qui obligeraient les fermiers à utiliser des semences sélectionnées, à décourager ou à empêcher les fermiers d’acheter et de vendre des semences communes et/ou à permettre le suivi des ventes de semences communes afin d’accroître la perception des redevances sur les semences communes et les semences conservées à la ferme. Elle propose également une nouvelle catégorie de semences qu’elle appelle « semences vérifiées », destinée à concurrencer le marché des semences certifiées, et qui se prêterait à la production de semences par des cultivateurs sous contrat avec des entreprises de sélection de semences. Bien que cela ne soit pas mentionné dans leur document, il serait dans l’intérêt de Seeds Canada d’autoriser le désenregistrement accéléré des anciennes variétés du domaine public qui sont libres de droits, afin de limiter encore davantage le choix des semences pour les fermières.
Semences Canada s’attend à ce que les variétés génétiquement modifiées se répandent. Le cadre proposé rationaliserait la commercialisation en permettant aux entreprises semencières de soumettre un seul formulaire de demande d’autorisation pour la dissémination des semences génétiquement modifiées, l’enregistrement des variétés et les droits d’obtenteur de l’UPOV 91.

Avec son document-cadre, Seeds Canada a joué cartes sur table. Les entreprises du secteur des semences ne veulent pas s’encombrer des coûts et du temps nécessaires pour veiller à l’intérêt public. Elle veut pouvoir vendre sur la base des priorités publicitaires des entreprises plutôt que sur la base de données indépendantes publiées, réduire, voire éliminer l’accès des agriculteurs aux variétés qui ne sont pas soumises aux droits d’obtenteur de l’UPOV 91 ou aux droits de brevet, et augmenter le montant des redevances annuelles que les entreprises peuvent percevoir – même sur les semences cultivées dans les propres fermes des agriculteurs. Moins les fermières auront le choix, plus il sera facile pour des entreprises comme Bayer, Corteva, Syngenta et BASF d’utiliser les semences comme plate-forme pour vendre des intrants et des traitements de semences coûteux, incompatibles avec des pratiques de production agroécologiques et respectueuses du climat.

L’issue du processus de modernisation de la réglementation sur les semences est incertaine, car les agriculteurs soutiennent fermement les principaux éléments de notre système réglementaire actuel, axé sur l’intérêt public. Au cours de l’année à venir, il est essentiel que nous fassions front et que nous empêchions les entreprises de gagner encore plus de pouvoir sur notre agriculture et notre système alimentaire par le biais de changements réglementaires qui renforceront leur contrôle sur les semences.

Agence de régulation de la lutte antiparasitaire Examen législatif

-par Cathy Holtslander, directrice de la recherche et de la politique de l’UNF

En décembre 2021, la lettre de mandat du ministre de la santé lui a demandé de veiller à ce que les Canadiens soient protégés contre les risques liés à l’utilisation des pesticides et, pour mieux protéger la santé humaine, la faune et l’environnement, de moderniser et de renforcer la loi sur les produits antiparasitaires (LPA) afin qu’elle favorise la transparence, l’utilisation de preuves scientifiques indépendantes et la participation au processus de prise de décision.

En juin 2022, l’UNF a présenté un mémoire dans le cadre de l’examen de la loi par l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA). L’intégralité de la soumission est publiée sur le site web de l’UNF, et vous trouverez ci-dessous les principaux points que nous avons soulevés. L’UNF participe également au comité directeur de l’agenda Transforma􀆟on de l’ARLA Commi􀆩ee afin de s’assurer que notre voix est prise en compte dans les discussions.

Les membres de l’UNF sont des fermiers qui doivent gérer les problèmes de parasites dans leurs exploitations pour gagner leur vie. Nous sommes donc parfaitement conscients de l’impact de l’utilisation des pesticides sur notre propre santé et celle de nos familles, de nos voisins et de nos clients, ainsi que de leur impact sur nos exploitations et sur l’environnement au sens large. Nous comprenons parfaitement que nos actions d’aujourd’hui auront une incidence sur l’avenir genera􀆟ons. Nous soutenons la recherche scientifique guidée par l’intérêt public et reconnaissons que la science est un processus d’apprentissage de notre monde.

La LPA charge le ministre de la santé de « prévenir les risques inacceptables pour les personnes et l’environnement liés à l’utilisation de produits antiparasitaires ». Elle exige du ministre qu’il se préoccupe des générations futures, qu’il minimise les risques sanitaires et environnementaux liés aux pesticides, qu’il encourage la sensibilisation et la participation du public à la prise de décision, qu’il veille à ce que seuls les produits d’une valeur acceptable soient approuvés et qu’il applique le principe de précaution.

L’ARLA a demandé si la loi l’empêchait de mettre en œuvre un contrôle continu. L’UNF estime que la loi permet un contrôle continu, mais qu’elle pourrait être renforcée en obligeant les entreprises à soumettre des données de contrôle comme condition d’obtention du produit registra􀆟on. Cette surveillance permettrait à l’ARLA de repérer les risques émergents grâce à une analyse continue des données. Nous demandons également que l’examen actuel des produits homologués après 15 ans soit maintenu comme norme minimale.

L’ARLA nous a demandé si nous souhaitions des changements dans la manière dont les limites maximales de résidus (LMR) sont fixées. Les LMR du Canada définissent les résidus de pesticides autorisés dans les aliments consommés par les Canadiens, qu’ils soient importés ou produits dans le pays. Lorsqu’il fixe les LMR, le ministre ne peut prendre en considération que les risques pour la santé liés aux résidus du pesticide, mais il ne peut pas tenir compte des effets synergiques de l’exposition à un pesticide et à d’autres substances couramment présentes dans l’approvisionnement alimentaire. Nous recommandons à l’ARLA d’évaluer les niveaux de fond des pesticides et de les intégrer dans les décisions relatives aux LMR. Nous demandons à l’ARLA de prendre en compte les effets épigénétiques de l’exposition aux pesticides lors de la fixation des LMR. La législation doit également être modifiée pour donner à l’ARLA le pouvoir de collecter et de publier les données relatives au respect des LMR.

L’ARLA a demandé si l’utilisation de résumés en langage clair de ses décisions et études améliorerait la transparence. Nous avons dit que la loi ne les empêchait pas de le faire maintenant. Nous avons mis en garde contre le fait que les résumés en langage clair ne doivent pas remplacer les informations techniques détaillées au cours du processus d’examen et lors de l’annonce des décisions, et qu’ils ne doivent pas être utilisés pour simplifier à l’excès.

L’ARLA a posé des questions sur la transparence par rapport aux considérations de confidentialité des affaires. La loi canadienne sur l’accès à l’information exige la divulgation des résultats et des méthodes d’essais de produits ou d’essais environnementaux effectués par ou pour le compte d’une institution gouvernementale, avec le consentement du tiers auquel se rapportent les informations, à moins que l’intérêt public de l’environnement ne l’emporte clairement sur toute perte ou tout gain pour un tiers. Nous recommandons de modifier la loi sur l’accès à l’information pour faire de l’intérêt public la priorité absolue : les intérêts commerciaux des entreprises ne doivent pas primer sur notre santé et notre environnement. Nous recommandons également à l’APCP d’interdire la nomination d’organes consultatifs ayant des liens financiers ou professionnels avec l’industrie des pesticides.

L’ARLA a demandé comment elle pouvait améliorer ses processus de consultation publique. Nous avons déclaré qu’ils devaient veiller à ce que les intérêts économiques des entreprises de pesticides n’influencent pas la prise de décision. Les entreprises de pesticides ne devraient pas avoir un accès privilégié au régulateur, au ministre ou à leurs conseillers politiques.

L’ARLA s’est interrogée sur la manière dont elle devait partager les données relatives à la surveillance de l’eau et à l’utilisation des pesticides. Nous avons indiqué que l’ARLA ne devait pas s’appuyer sur des données fournies par des entreprises ou influencées par elles. Les risques liés à la formulation des pesticides doivent être étudiés à la fois dans le monde réel et en laboratoire. Les pesticides ne sont jamais livrés sous forme d’ingrédients actifs purs. Les informations de l’ARLA sont lacunaires, car elle se concentre uniquement sur les substances actives. Des données réelles et de laboratoire sur les adjuvants, les tensioactifs et les agents de transport des produits sont nécessaires pour évaluer les risques des produits tels qu’ils sont utilisés dans le monde réel. Nous avons recommandé que les données et la méthodologie relatives à la surveillance de l’eau et à l’utilisation des pesticides soient publiées chaque année. L’ARLA doit éviter d’utiliser des données trop agrégées dans ses rapports au public, car des catégories trop larges empêchent de voir les modèles, les tendances, les points chauds, etc. qui sont nécessaires pour comprendre l’importance des données de surveillance et leur relation avec les décisions politiques et réglementaires.

Pour lire l’intégralité du dossier, veuillez consulter : https://www.nfu.ca/policytypes/nfu-briefs/

Limiter les sociétés d’investissement dans les terres agricoles

L’UNF a noté que deux provinces avaient des projets de loi d’initiative parlementaire au printemps 2021 visant à mettre des limites sur les sociétés d’investissement dans les terres agricoles. En Alberta, le député Glenn van Dijken (UPC) a présenté le
le projet de loi 206, Prohibiting Ownership of Agricultural Lands (Pension Plans and Trust Corporations) Act (loi interdisant la propriété de terres agricoles (régimes de retraite et sociétés de fiducie))
En Alberta, la députée provinciale Émilise Lessard-Therrien (Québec Solidaire) a présenté le projet de loi 991, Loi visant à lutter contre l’accaparement des terres agricoles.
Projet de loi 991 Loi visant à lutter contre l’accaparement des terres agricoles
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L’Alberta interdit déjà aux étrangers de posséder des terres agricoles de plus de 20 acres. Le projet de loi 206 interdirait également aux fonds de pension de posséder des terres agricoles. La loi québécoise actuelle sur les terres agricoles garantit que seuls les résidents du Québec et les sites corpora􀆟ons appartenant à des Québécois peuvent posséder plus de 4 hectares. Le projet de loi 991 irait plus loin en interdisant aux fonds d’investissement privés (mais pas aux fonds de pension) d’acheter directement ou indirectement des terres agricoles. Elle améliorerait également la transparence grâce à un registre public des transactions foncières agricoles. Bien que peu de projets de loi d’initiative parlementaire soient adoptés, le fait qu’ils aient été proposés suggère que davantage de Canadiens sont prêts à discuter sérieusement de cette question.

L’UNF de l’Ontario a mis l’accent sur ces deux projets de loi en demandant à la province d’adopter une législation interdisant l’achat direct ou indirect de terres agricoles par des fonds d’investissement privés et d’établir un registre public des terres agricoles.

Toutes les provinces ont besoin de lois efficaces sur la propriété foncière afin d’empêcher les riches investisseurs, qu’ils soient canadiens ou étrangers, de con􀆟nuing pour faire grimper le prix des terres agricoles au-dessus de leur valeur produc􀆟ve. En l’absence de telles limites, la spéculation foncière exclura toujours plus de fermiers d’un accès abordable et sûr à la terre.