National | Communiqué de presse

L’UNF déclare que la violence conjugale et la violence sexiste constituent une épidémie

Le 20 novembre 2025, les délégués à la Convention annuelle de l’Union nationale des fermiers ont voté en faveur de la reconnaissance de la violence entre partenaires intimes et de la violence sexiste (VPI/VS) comme une épidémie. En cette journée, la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, nous avons besoin que nos dirigeants publics s’engagent à mettre en place une réponse systémique à l’échelle du Canada afin de s’attaquer à la racine du problème et de fournir aux survivantes les ressources dont ils ont besoin. « La reconnaissance par l’UNF de la violence conjugale et sexiste comme un fléau n’est pas seulement symbolique : elle contribue à sortir ce problème de l’ombre », explique Summer Hansell, Vice-Présidente du Caucus des femmes de l’UNF. « En faisant cette déclaration, l’UNF souhaite clairement montrer que la violence conjugale et la violence sexiste constituent un problème de société et que nous avons tous un rôle à jouer pour sensibiliser le public et prendre des mesures afin de mettre fin à ces phénomènes de VPI/VS. »

VPI/VS sont des problèmes omniprésents au Canada et dans le monde entier. Alors que la violence sexiste désigne tout type de préjudice infligé à une personne en raison de son identité sexuelle ou de son genre perçu, la violence conjugale (entre partenaires intimes) se caractérise par un comportement préjudiciable dans le cadre d’une relation intime, utilisé pour obtenir ou conserver un pouvoir et un contrôle sur un partenaire. Ce type de violence peut être physique, sexuelle, émotionnelle, économique ou psychologique. La violence conjugale et la violence sexiste peuvent toucher des personnes de tous genres, de toutes origines socio-économiques, raciales, éducatives, ethniques, religieuses et culturelles, bien que les femmes soient beaucoup plus susceptibles d’être victimes de ce type de violence. Par exemple, 44 % des femmes au Canada ont été victimes de violence conjugale, et ce taux est encore plus élevé chez les femmes autochtones (61 %), les femmes vivant dans la pauvreté (57 %) et les femmes handicapées (55 %).

La VPI et la VS sont un problème qui touche de manière disproportionnée les communautés rurales. Par exemple, un rapport présenté au Comité permanent de la condition féminine de la Chambre des communes en 2022 indiquait que le taux de violence conjugale signalée à l’encontre des femmes rurales en Ontario était de 598/100 000, contre 378/100 000 dans les zones urbaines de l’Ontario. Les personnes touchées par la violence conjugale et la violence sexiste dans les zones rurales sont plus isolées des ressources telles que les refuges, les services de conseil et l’aide juridique. Les barrières linguistiques et le manque de ressources adaptées à la culture peuvent encore plus compliquer l’accès à l’aide pour les personnes de couleur et les survivantes immigrées. De plus, les communautés rurales ont tendance à être plus interconnectées et soudées, ce qui peut entraîner un manque d’intimité pour les survivantes, les dissuadant d’accéder aux ressources dont elles ont besoin.

La déclaration de la VPI/VS comme épidémie met en évidence l’ampleur de la VPI/VS à travers le Canada et sensibilise davantage à ce problème. Elle recadre la question, qui passe d’un problème privé et domestique à un problème sociétal généralisé et à une crise de santé publique, exigeant une action de notre part à tous ainsi qu’une réponse systémique et coordonnée de la part des gouvernements. Enfin, la classification « épidémie » peut donner accès à des sources de financement spécifiques qui offrent des ressources indispensables aux organisations sous-financées à travers le Canada, en particulier dans les zones rurales.

La violence entre partenaires intimes conjugale et la violence sexiste ne sont pas seulement un problème au Canada, mais partout dans le monde. Le 25 novembre est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Selon un rapport des Nations Unies (ONU) publié en 2024, chaque jour, 140 femmes ou filles meurent aux mains de leur partenaire ou d’un membre de leur famille, ce qui équivaut à une femme ou une fille toutes les dix minutes. De plus, la montée en puissance de l’extrême droite à l’échelle mondiale alimente un conservatisme croissant qui porte atteinte aux droits fondamentaux des femmes. D’autres crises, telles que le changement climatique, l’insécurité alimentaire, l’instabilité économique, les conflits et les guerres, compromettent les progrès vers l’égalité des sexes. Selon ONU Femmes, au rythme actuel, il faudrait près de 300 ans pour parvenir à l’égalité des sexes.

L’égalité des sexes et la libération féministe sont des éléments essentiels de la souveraineté alimentaire. La Via Campesina, une organisation sœur de l’UNF, appelle à une action collective pour éliminer la violence à l’égard des femmes. Pour plus d’informations, cliquez sur ce lien. Les femmes sont les gardiennes de la vie, elles sont profondément impliquées dans la production alimentaire, elles nourrissent leurs communautés et elles accomplissent le travail de soins nécessaire à la durabilité des communautés à travers le monde. Elles jouent un rôle crucial dans la lutte pour la souveraineté alimentaire, un mouvement mondial qui consacre le droit des peuples à contrôler leurs systèmes alimentaires et agricoles. Il est donc impératif de dénoncer la violence commise à l’encontre des femmes et de se mobiliser collectivement pour y mettre fin.

En cette Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, il est temps que nos gouvernements municipaux, provinciaux et fédéraux jouent leur rôle et s’engagent à fournir les ressources dont nos communautés ont besoin pour s’attaquer aux causes profondes et garantir un soutien essentiel aux survivantes.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter:

Sarah Marquis (stratégiste de proximité, UNF) : marquis@nfu.ca

Ann Slater (membre du caucus des femmes de l’UNF) : aslater@quadro.net