NFU Campaign: Save Our Seed

Fiche d’information – Comprendre les semences sélectionnées et les semences communes

Cette fiche d’information vous aidera à comprendre les différences et les similitudes entre les semences sélectionnées et les semences ordinaires, ainsi que leur importance dans notre système de semences.

Les semences généalogiques et les semences ordinaires sont soutenues par la réglementation canadienne sur les semences, qui protège les fermières depuis près de 100 ans. Mais cela pourrait bientôt changer, et pas nécessairement au bénéfice des fermières. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) mène actuellement un processus de modernisation de la réglementation sur les semences qui pourrait apporter des changements majeurs à notre système.

Qu’est-ce que les semences sélectionnées ?

Lorsque les semences ont un pedigree, leur parenté a été documentée et peut être retracée sur plusieurs générations. Les semences sélectionnées sont produites selon des règles précises, par des fermières membres de l’Association canadienne des producteurs de semences (ACPS). Ils sont spécialisés dans la culture de semences et suivent des pratiques strictes. L’inspection par un tiers garantit que les semences répondent à des normes élevées en matière de pureté variétale.

Certains fermiers achètent des semences sélectionnées chaque année, d’autres utilisent des semences de ferme et n’achètent des semences sélectionnées que lorsqu’ils changent de variété ou achètent des semences sélectionnées tous les trois à cinq ans afin de maintenir les caractéristiques de la variété dans leurs cultures. Certains fermiers préfèrent utiliser des semences communes afin de réaliser des économies et de bénéficier des caractéristiques présentes dans des variétés plus anciennes qui ne sont plus soumises aux droits d’obtenteur et qui ont bien fonctionné pour d’autres fermiers au fil des ans. Certaines variétés plus anciennes, bien que toujours enregistrées, peuvent ne plus être produites par les producteurs de semences sélectionnées et ne sont disponibles que sous forme de semences communes auprès d’autres fermiers.

Étant donné que toutes les grandes cultures canadiennes, à l’exception du maïs, doivent être des variétés enregistrées, les semences sélectionnées et les semences ordinaires ont été soumises au système de contrôle de la qualité qui garantit que les nouvelles variétés donnent de bons résultats dans les conditions de culture canadiennes.

Qu’est-ce que la certification des semences ?

Les règles canadiennes de certification des semences garantissent aux fermières que le pedigree des semences est connu et qu’elles ont été cultivées conformément à des exigences strictes visant à préserver la pureté variétale. Les semences certifiées constituent un niveau de statut de semences sélectionnées et sont identifiées par leur étiquette bleue officielle délivrée par l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA). Les informations figurant sur l’étiquette officielle des semences comprennent le nom de la variété, le numéro de lot et la qualité des semences. Le statut de pedigree garantit que la semence est fidèle au type, c’est-à-dire qu’elle possède toutes les caractéristiques qui ont été démontrées lorsque la variété a été approuvée pour l’enregistrement. Le grade garantit que le lot de semences répond aux normes réglementées en matière de taux de germination et de pureté en ce qui concerne les semences de mauvaises herbes et les autres semences de cultures.

Les fermières connaissent surtout les semences certifiées, mais il existe cinq niveaux de pedigree qui peuvent être accordés : Breeder, Select, Foundation, Registered et Certified. Ces niveaux indiquent le nombre de générations qui s’éloignent des semences produites à l’origine par un obtenteur reconnu. À chaque niveau, il existe des normes de production, d’inspection, de documentation et de qualité finale qui doivent être respectées pour que le statut soit officiellement reconnu. Les normes sont détaillées dans les Règlements et procédures canadiens pour la production de cultures de semences contrôlées, qui sont administrés par l’ACPS. Toutes les semences certifiées achetées par les fermières pour produire des cultures de plein champ sont produites à partir de semences dont l’origine peut être retracée jusqu’à l’obtenteur initial de la variété.

Qu’est-ce qu’une semence commune ?

Le terme « semences communes » est utilisé de deux manières : en tant que description (semences communes) et en tant que catégorie (semences communes).

L’expression « semences communes » peut être utilisée simplement comme un terme descriptif qui signifie que les semences ne sont pas identifiées par un nom de variété – il peut s’agir de n’importe quelle variété. Les fermiers qui ne sont pas des producteurs de semences spécialisés peuvent vendre une partie de leurs récoltes en tant que semences ordinaires, à condition qu’elles ne soient pas vendues sous leur nom, qu’elles ne proviennent pas d’une variété couverte par le droit d’obtenteur et qu’elles ne fassent pas l’objet d’une publicité pour la vente. Bien que la pureté variétale des semences ordinaires ne soit pas réglementée, elles sont issues de variétés enregistrées dont les qualités de performance ont été prouvées. Les variations génétiques qui se développent au sein des semences communes peuvent être le résultat d’une adaptation aux conditions locales sur plusieurs années. La diversité génétique qui en résulte peut favoriser la résistance des cultures face au changement climatique pour les exploitations utilisant des semences communes.

Les semences communes ne nécessitent pas de traçabilité de leur origine ni de méthodes de production strictes pour garantir la pureté variétale. Les semences communes peuvent être des semences conservées à partir d’une culture commerciale issue d’une variété appartenant au domaine public. Pour les cultures nécessitant l’enregistrement des variétés, les fermières peuvent se vendre des semences communes à condition de ne pas nommer leur variété et de ne pas en faire la publicité. Pour les cultures telles que le blé, l’orge et l’avoine, pour lesquelles l’enregistrement des variétés est obligatoire, seules les semences sélectionnées peuvent être vendues par nom de variété. Les cultures qui ne nécessitent pas d’enregistrement de variété au Canada, telles que les semences de légumes de jardin, peuvent être vendues en tant que semences ordinaires et peuvent être vendues par nom de variété.

Le terme « commun » est également utilisé dans le système officiel de classement des semences. Pour la plupart des cultures, les tableaux des grades du règlement sur les semences comprennent des grades officiels appelés « commun », « commun n° 1 » et/ou « commun n° 2 ». Elles répondent à des normes minimales de germination et de pureté par rapport aux semences de mauvaises herbes et aux autres semences de cultures, mais elles ne sont pas certifiées dans le cadre des semences sélectionnées. Les producteurs de semences généalogiques peuvent se retrouver avec une récolte de semences qui n’a pas atteint l’une des normes de certification, mais qui répond néanmoins à la norme de qualité commune. Pour obtenir un grade commun officiel, les semences doivent répondre aux normes du grade et, pour les cultures à petites graines comme les semences fourragères, le grade doit être déterminé par un laboratoire accrédité.

Pourquoi la certification des semences et la désignation des semences communes sont-elles importantes ?

Les semences sélectionnées et les semences ordinaires jouent toutes deux un rôle important dans notre système de semences. Les semences généalogiques offrent une solide protection aux fermières grâce à des processus de production, de dénomination et d’inspection rigoureux, transparents et robustes. La possibilité d’acheter et de vendre des semences communes permet aux fermières de maintenir en circulation des variétés plus anciennes et d’obtenir des semences à des prix plus bas et avec moins de restrictions que les semences soumises à des droits d’obtenteur. La demande de variétés plus anciennes peut ne pas être suffisamment constante pour que les producteurs de semences sélectionnées justifient le travail supplémentaire nécessaire à la production de semences certifiées. L’accès aux semences communes est particulièrement précieux pour les fermières biologiques, car de nombreuses variétés anciennes ont été développées à l’époque où les cultures étaient produites avec moins d’intrants. L’accès aux semences communes est également essentiel pour garantir qu’il y ait suffisamment de semences disponibles en cas de mauvaises récoltes généralisées qui limitent l’approvisionnement en semences certifiées.

Les entreprises de semences font pression pour obtenir des modifications réglementaires qui réduiraient considérablement, voire supprimeraient, l’accès aux semences communes. Leurs propositions visant à exiger des inspections et des classements coûteux et onéreux décourageraient les fermières de vendre des semences communes. Ces mêmes entreprises font pression pour éliminer notre système d’enregistrement des variétés et nos tableaux de classement, qui sont des piliers essentiels de notre système de pedigree. Les fermiers ont besoin d’un système de réglementation des semences fort et axé sur l’intérêt public afin de continuer à avoir accès à la qualité et à la diversité des semences dont ils ont besoin pour mener à bien leurs activités agricoles.

Le processus de modernisation de la réglementation des semences de l’ACIA offrira aux fermières plusieurs occasions de faire connaître leur point de vue. Veillons à ce qu’ils sachent que nous devons préserver l’intégrité de notre système de semences sélectionnées et que les fermières doivent pouvoir continuer à acheter et à vendre librement des semences communes produites en dehors du système de semences sélectionnées.

Des questions ?

N’hésitez pas à nous contacter pour obtenir de plus amples informations sur la réglementation canadienne en matière de semences. Visitez le site www.nfu.ca/seed-regs ou envoyez un courriel à nfu@nfu.ca en indiquant « Règlement sur les semences » dans l’objet du message.

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