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Soumission de l’UNF à la CCG sur le projet de modernisation de la classe du blé de l’Est

Note : pour plus d’informations sur le système canadien de classes de blé, voir Classes de blé canadien.

The () se réjouit de l’occasion qui lui est donnée de commenter le projet de modernisation de la classe du blé de l’Est proposé par la Commission canadienne des grains (CCG).

Le site est une organisation démocratique nationale non partisane composée de milliers de familles d’agriculteurs de tout le Canada qui produisent une grande variété de produits de base, y compris des céréales. Le site plaide en faveur de politiques conçues pour augmenter le revenu agricole net, promeut un système alimentaire fondé sur des exploitations familiales financièrement viables qui produisent des aliments de qualité, sains et sûrs, encourage des pratiques respectueuses de l’environnement qui protégeront nos sols, nos eaux et nos autres ressources naturelles, et promeut la justice sociale et économique pour les producteurs de denrées alimentaires et tous les citoyens.

La consultation porte sur la proposition de création d’une classe de blé à des fins spéciales pour l’Est du Canada (CESP).

Cette classe devrait :

  • n’ont pas de paramètres de qualité
  • exiger des données sur les maladies et des données agronomiques
  • inclure des variétés qui ne correspondent pas aux paramètres des autres classes de blé de l’Est canadien

Le site ne soutient pas le développement d’une nouvelle classe de blé à des fins spéciales pour l’Est du Canada (CESP) parce qu’elle n’est pas nécessaire pour l’agriculture canadienne et qu’elle risque de causer de graves problèmes aux fermières et à la marque canadienne pour le blé.

La mission de la Commission canadienne des grains, telle que décrite sur votre site web, est « d’assurer l’intégrité et la qualité marchande des grains canadiens pour le commerce national et international des grains, du producteur au consommateur mondial ». Et votre mandat est de « travailler dans l’intérêt des producteurs de grains ». Guidée par la Loi sur les grains du Canada, la Commission canadienne des grains s’efforce d’établir et de maintenir des normes de qualité pour les grains canadiens, de réglementer la manutention des grains au Canada et de veiller à ce que les grains soient un produit fiable pour les marchés intérieurs et d’exportation. Si la classe CESP proposée est introduite, nous pensons qu’elle serait contraire à la mission et au mandat de la CCG. La classe CESP proposée est essentiellement une catégorie « sans plus » qui ouvrirait la porte à toutes les variétés qui ne répondent pas aux paramètres de qualité des dix classes de blé oriental existantes, ce qui compromettrait la réputation du Canada en matière de blé de haute qualité et entraînerait une baisse des prix et une augmentation des coûts pour les fermières.

Les paramètres de la classe CESP proposée permettraient d’inclure des variétés indépendamment de leur sensibilité aux maladies et d’introduire ainsi des risques inutiles dans notre système agricole. Nous savons que la fusariose de l’épi est un problème de plus en plus grave dans la production de blé. Certaines souches de fusarium produisent des niveaux élevés de mycotoxines telles que le déoxynivalénol (DON), également connu sous le nom de vomitoxine. Lorsque l’infection est grave, les céréales deviennent pratiquement invendables : elles ne peuvent être utilisées pour l’alimentation animale en raison des graves effets du DON sur la santé du bétail ; elles sont rejetées par les producteurs d’éthanol parce que le DON resterait dans les drêches de distillerie séchées, le sous-produit de l’éthanol vendu comme aliment pour le bétail. Dans l’est du Canada, le blé est généralement cultivé en rotation avec le maïs, qui est également sensible au fusarium. Toute augmentation de la charge de maladie dans le blé aurait un impact négatif sur les cultures de maïs ultérieures.

Pour réduire les pertes dues aux infestations de fusarium, les fermiers appliquent des fongicides lorsqu’ils s’attendent à des conditions propices à la maladie. Des recherches récentes menées par l’Institut international du Canada pour le grain (CIGI) suggèrent que les problèmes de résistance du gluten sont liés à l’utilisation de fongicides au cours de la production. La recherche montre également que l’impact de l’utilisation de fongicides sur la résistance du gluten est plus important pour certaines variétés de blé que pour d’autres. La CCG sait très bien que les clients internationaux du Canada sont sensibles à la force du gluten, car ces préoccupations ont été à l’origine de l’initiative de la CCG visant à retirer certaines variétés de la classe Canadian Western Red Spring. Par conséquent, il ne serait pas judicieux d’accroître le risque de perte de marché, de réduction des prix et d’augmentation de la résistance du gluten en créant une classe de blé de l’Est sans paramètres de qualité.

La classe CESP proposée exigerait la présentation de données sur les maladies et les performances agronomiques des variétés. Cela ne signifie pas que les variétés auraient un « mérite » au sens où ce terme est utilisé dans l’enregistrement des variétés. Le mérite signifie que les variétés pressenties satisfont ou dépassent une norme minimale prescrite. L’exigence de données uniquement pour le PCEE indique que les développeurs de semences devraient seulement fournir des notes ou des mesures sur divers attributs, mais ne devraient pas atteindre de seuil de performance. Le mérite est une condition pour les classes de blé existantes. L’exemption de la classe CESP proposée permettrait l’entrée de variétés sélectionnées pour des conditions en dehors de l’Est du Canada où les cultures subissent des pressions de maladies différentes ou sont exposées à des souches de maladies différentes. La résistance aux souches émergentes de la rouille des céréales est un grave problème mondial et une grande priorité pour les sélectionneurs canadiens. Si la proposition de classe CESP exemptée de mérite est autorisée, ces efforts pourraient être compromis par l’introduction de variétés sensibles qui saperaient les efforts de nos sélectionneurs pour empêcher la propagation de cette maladie.

Les exigences en matière de données pour les variétés du PCEE ne précisent pas comment les informations agronomiques et sur les maladies seraient communiquées aux fermières. Le fermiere serait placé dans une position d’acheteur averti. Peut-être certains prendront-ils le risque d’utiliser des variétés du PCEE dont le vendeur revendique des rendements élevés en dépit de problèmes potentiels de maladie et de production. Si ces fermières ont la chance de bénéficier de conditions de culture favorables, elles peuvent obtenir un bon rendement. Dans le cas contraire, leur pari pourrait potentiellement nuire à leurs voisins en propageant des maladies, en augmentant les primes d’assurance des récoltes pour leur région de culture et en alourdissant la charge pour les finances publiques en puisant dans les fonds du programme de gestion des risques de l’entreprise. Elle compromettrait également l’assurance de la qualité, ce qui nuirait aux intérêts des autres fermiers et à la marque du blé canadien.

Les bénéficiaires d’une nouvelle catégorie de CESP seraient limités aux grandes entreprises agroalimentaires. Les entreprises multinationales de semences pourraient obtenir des revenus en vendant au Canada des variétés moins performantes développées pour le marché américain ou européen, en les désignant comme des variétés du PCEE. Les entreprises d’intrants agricoles pourraient bénéficier d’une classe CESP en vendant aux fermières davantage d’engrais, de fongicides et de pesticides pour compenser les mauvaises performances agronomiques et les problèmes de maladies de ces variétés. Les entreprises céréalières pourraient également bénéficier du PCEE, car cette catégorie serait vendue à bas prix. Il pourrait être mélangé à du blé de plus grande valeur afin de réduire la qualité globale des envois aux spécifications minimales qu’un client donné accepterait. Les sociétés céréalières internationales ont intérêt à éliminer la distinction entre les blés canadiens de haute qualité et les autres blés mondiaux de moindre qualité afin de simplifier leurs opérations de manutention et de commercialisation. Le PCEE pourrait facilement compromettre la réputation de qualité dont jouit depuis longtemps le Canada, ce qui entraînerait rapidement une baisse des prix pour toutes nos exportations de blé, quelle que soit leur classe. Cette classe pourrait éventuellement faire perdre au Canada certains marchés d’exportation, car de nombreux pays vendent du blé à teneur moyenne en protéines à un prix inférieur au nôtre, parce que leurs zones de culture sont plus proches des ports et que les coûts de transport y sont donc moins élevés.

Le site recommande donc à la CCG d’honorer et de respecter sa mission, qui est d’assurer l’intégrité et la qualité marchande du grain canadien, ainsi que son mandat, qui est de travailler dans l’intérêt des producteurs de grains, en ne développant pas la classe de blé proposée dans le cadre du PCEE.

Respectueusement soumis par
The

Le 7 juin 2017, la CCG a annoncé les résultatsde la consultation etsa décision de ne pas introduire la classe de blé CESP telle que proposée.