Policy

Réponse de l’UNF à la consultation de l’ACIA sur les propositions visant à moderniser le cadre réglementaire des semences au Canada

Introduction

La Nationale des Fermiers (UNF) est heureuse de contribuer à la consultation de l’Agence canadienne d’inspection des aliments sur les sujets suivants Moderniser le Règlement sur les semences du Canada pour un avenir meilleur – Propositions pour moderniser le cadre réglementaire des semences au Canada.

L’UNF, créée en 1969, est la plus grande organisation agricole volontaire à adhésion directe du Canada. Elle représente les agriculteurs familiaux et les travailleurs agricoles de tout le pays, dans tous les secteurs de l’agriculture. Nous nous efforçons de promouvoir un système alimentaire fondé sur des exploitations familiales financièrement viables qui produisent des aliments de qualité, sains et sûrs. Nous encourageons les pratiques respectueuses de l’environnement qui protègent les sols, l’eau, la biodiversité et les autres ressources naturelles, et qui favorisent la justice sociale et économique pour les producteurs de denrées alimentaires et toutes les personnes vivant au Canada. Nous encourageons les fermières à atteindre leurs objectifs économiques et sociaux et cherchons à accroître les avantages économiques de l’agriculture. Nos positions en matière de politique publique sont élaborées dans le cadre d’un processus de débat démocratique, initié par les membres de la base et fondé sur leur expérience en tant que producteurs. Tout au long de son histoire, l’UNF s’est préoccupée des déséquilibres de pouvoir entre les grandes entreprises avec lesquelles les fermiers traitent et les fermiers individuels. L’UNF soutient une réglementation équitable, transparente et responsable, qui s’attaque aux déséquilibres de pouvoir entre les citoyens et les entreprises et qui se concentre sur la protection de l’intérêt public.

L’UNF a participé à plusieurs équipes de travail sur la modernisation de la réglementation des semences et a suivi de près le processus de modernisation de la réglementation des semences jusqu’à présent. En tant que fermiers, les semences sont essentielles à notre subsistance. Notre relation avec les semences remonte à plus de 10 000 ans et nous nous considérons comme des gardiens et des intendants responsables de l’avenir des semences et des générations futures de fermiers. Notre engagement dans le processus de modernisation de la réglementation des semences est sérieux et profondément éclairé par l’expérience, la perspicacité et l’engagement envers les semences en tant que fondement de l’agriculture et de notre système alimentaire.

Propositions que nous soutenons :

Nous soutenons la proposition 3.2.3 développer une voie réglementaire pour l’enregistrement des variétés patrimoniales et héréditaires. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Nous sommes d’accord pour que l’ACIA développe une voie réglementaire pour l’enregistrement des variétés patrimoniales et d’origine afin qu’elles puissent être vendues légalement en tant que semences. Cette voie devrait être accessible aux fermières et aux organisations agricoles intéressées par la distribution des semences de ces variétés, mais elle ne devrait pas se faire au prix de la suppression des dispositions qui permettent l’enregistrement des variétés afin de protéger l’intérêt public et de préserver la qualité des semences au Canada.

Une voie réglementaire pour les semences de céréales patrimoniales/héritage serait bénéfique pour les fermières, car ces variétés de semences offrent des avantages uniques pour la diversité des semences, la rotation des cultures, la valeur culturelle et la sécurité alimentaire. Faciliter la distribution légale des semences de grandes cultures patrimoniales permettrait aux fermiers d’accéder à des variétés de grandes cultures qui peuvent donner de bons résultats sans intrants synthétiques, de soutenir l’agrobiodiversité au sein de l’exploitation et de participer à des marchés secondaires et tertiaires à forte marge (boulangeries artisanales, meuniers et transformateurs spécialisés) afin de diversifier leurs sources de revenus.

L’ACIA devrait collaborer avec les fermières de céréales patrimoniales, Plant Gene Resources of Canada, SeedChange, les comités de recommandation, l’ACPS, les sélectionneurs de plantes d’AAC et d’autres parties prenantes concernées pour concevoir cette solution réglementaire afin de s’assurer que tous les besoins et toutes les préoccupations sur cette question sont satisfaits.

Nous soutenons la proposition 3.1.2 que l’ACIA facilitera l’établissement d’une réponse coordonnée sur les restrictions régionales pour l’Est du Canada (englobant les comités de recommandation de l’Ontario, du Québec et de l’Atlantique) lorsqu’il s’agit de décider s’il faut restreindre l’enregistrement d’une variété de l’Ouest. (nécessite des modifications de la politique du programme de semences)

Cette proposition permettra d’améliorer la communication entre les comités de recommandation de l’Est et de les aider à prendre des décisions en meilleure connaissance de cause, au bénéfice des fermières.

Nous soutenons la proposition 3.2.4que l’ACIA collabore avec les comités de recommandation pour élaborer des conditions d’essai et des normes de performance appropriées pour les variétés qui ont été sélectionnées spécifiquement pour des systèmes de production de cultures alternatives (par exemple, biologique, à faible teneur en carbone, matériel sélectionné par les fermières, etc.) (nécessite des modifications de la politique du programme de semences)

Le système d’enregistrement des variétés du Canada est un élément essentiel de notre système de semences qui garantit que des semences de grande culture de bonne qualité sont disponibles pour les fermiers canadiens ; cependant, le processus est gourmand en ressources et crée un obstacle pour les fermiers qui développent leurs propres variétés mais n’ont pas la capacité de fournir l’ensemble des données de pré-enregistrement pour les tests de mérite, et il n’offre pas de conditions d’évaluation pour les variétés développées dans des systèmes agricoles biologiques, à faibles intrants ou d’autres types de systèmes agricoles résilients face au climat. La mise en place d’une filière accessible et appropriée pour ces variétés permettrait aux fermières et aux sélectionneurs qui développent des variétés résistantes au climat de les faire évaluer dans les conditions de culture pour lesquelles elles ont été sélectionnées.

Nous sommes d’accord pour que l’ACIA travaille avec les comités de recommandation pour développer des politiques qui soutiennent des conditions d’essai et des normes de performance appropriées pour les variétés qui ont été sélectionnées spécifiquement pour les systèmes agricoles biologiques, à faible niveau d’intrants et autres systèmes agricoles alternatifs. Il s’agit d’une voie appropriée pour les essais et l’enregistrement qui soutient les fermiers et les sélectionneurs de plantes qui cherchent à développer des variétés qui peuvent bien fonctionner dans les systèmes agricoles qui incorporent des cultures de couverture et du fumier composté pour maintenir la fertilité et qui n’utilisent pas d’intrants synthétiques et de produits agrochimiques.

En reconnaissance du bien public que ces variétés pourraient générer, ces systèmes d’essai devraient faire partie d’essais coopératifs financés par des fonds publics, au lieu d’essais organisés de manière privée par le développeur de la variété. Lors de l’élaboration de ces conditions d’essai et de ces normes de performance, l’ACIA devrait être tenue d’obtenir l’avis d’autres organisations agricoles qui ne font pas nécessairement partie des comités de recommandation, notamment les Canadian Organic Growers, l’Association canadienne du commerce biologique et SeedChange.

Nous soutenons la proposition 3.1.4que l’ACIA n’offre plus de formation théorique pour les inspecteurs agréés de cultures de semences à ceux qui veulent devenir inspecteurs agréés de cultures de semences. (nécessite des modifications de la politique du programme des semences)

Le transfert de cette formation à l’ACSG la rendra plus accessible et permettra à un plus grand nombre d’inspecteurs de travailler et de fournir des services aux producteurs de semences.

Nous soutenons la proposition 3.1.1 de modifier le règlement afin de supprimer la partie 2 de la liste des variétés soumises à l’enregistrement des variétés (annexe III). Déplacer le carthame de la partie 2 à la partie 3 de l’annexe III. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

La partie 2 a une valeur très limitée et n’est actuellement utilisée que par un seul type de culture. Le carthame pourrait être déplacé dans la partie 3.

Nous soutenons la proposition 3.3.1 que l’ACIA reprendra les évaluations de l’Association canadienne des producteurs de semences (ACPS) pour déterminer l’éligibilité variétale (c’est-à-dire si une lignée de sélection spécifique répond à la définition d’une variété) et modifiera le règlement pour donner à l’ACIA l’autorité nécessaire pour ces évaluations. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Nous soutenons la proposition 3.1.6supprimer les normes de germination, lorsqu’elles existent pour les mélanges de semences (c’est-à-dire les mélanges de fourrage et les mélanges de pelouse et de gazon), des tableaux de classement et respecter les normes de germination individuelles applicables à chaque type de culture dans le mélange (également détaillées dans la sous-section 2.1.2). (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Nous soutenons la proposition 3.2.10 que l’ACIA fournisse des orientations à l’industrie afin de clarifier le processus permettant à un établissement de stockage en vrac (ESV) de déclasser des semences sélectionnées répondant à une norme Fondation ou Enregistrée pour les faire passer à une norme Certifiée. (nécessite une clarification de la politique du programme et un document d’orientation pour l’industrie)

Nous soutenons la proposition 3.3.6pour préciser que les semences perdent leur statut de semences sélectionnées lorsqu’elles sont conditionnées (par exemple nettoyées, ensachées, traitées, etc.) par une installation qui n’est pas un conditionneur agréé. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Nous soutenons conditionnellement la proposition 3.1.13Supprimer l’obligation pour l’Association canadienne des producteurs de semences (ACPS) de délivrer un certificat de nouvelle récolte lorsque deux lots de semences ou plus de la même variété sont mélangés et répondent aux exigences d’un grade Canada Fondation ou Canada Enregistré. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Si cette modification est apportée, la circulaire 6 de l’ACPS doit continuer à exiger une piste d’audit pour les lots de semences de base et les lots de semences enregistrées, sinon il y aura un manque de responsabilité et une perte de traçabilité.

Propositions auxquelles nous nous opposons :

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.1que l’ACIA mette en place un comité consultatif externe sur les semences avec une représentation équilibrée de l’ensemble de la chaîne de valeur afin de fournir des conseils au programme des semences. (nécessite une modification de la politique du programme des semences)

Nous ne sommes pas d’accord avec cette proposition d’établir un comité consultatif externe sur les semences auprès de l’ACIA.

Le processus de modernisation de la réglementation des semences a été inclusif, complet et transparent. Si d’autres examens ou appels à contribution sur les questions de réglementation des semences s’avèrent nécessaires, un tel processus devrait être convoqué à nouveau. L’ACIA peut équilibrer l’influence du secteur privé en veillant à ce que l’intérêt public soit une priorité, en fournissant une expertise technique et des recherches pour informer les participants, et en veillant à ce que l’information soit partagée ouvertement par le biais de canaux publics.

Nous nous opposons au type de comité consultatif prévu par la proposition 3.2.1 parce qu’il donnerait moins de voix aux fermières qu’aux entreprises de l’industrie des semences. Les fermières et fermiers doivent prendre le temps de gagner leur vie grâce à l’agriculture pour participer, alors que les représentants de l’industrie sont bien payés, et sont souvent des lobbyistes professionnels. Au Canada, plus de 200 000 fermières et fermiers sont concernés par la réglementation et la politique en matière de semences et ont besoin de semences pour gagner leur vie. Souvent, les fermières ne sont pas considérées comme des « parties prenantes » par l’ACIA, alors que nous sommes à la base du secteur agricole et que l’argent que nous payons pour les semences soutient le reste du système des semences.

L’organe consultatif proposé déplacerait les discussions publiques sur la politique et la réglementation en matière de semences derrière des portes closes. Le comité consultatif proposé devrait également jouer un rôle important dans les processus d’incorporation par référence, ce qui lui permettrait d’exercer une influence indue et non transparente sur les réglementations et les politiques futures. Il s’agirait d’un transfert antidémocratique du pouvoir réglementaire de facto à un organisme non élu et intéressé.

Un comité consultatif composé de représentants de l’ensemble de la chaîne de valeur serait facilement influencé par les représentants de l’industrie qui sont les plus à même de défendre leurs propres intérêts. Dans la mesure où de nombreuses parties seraient réglementées, elles seraient incitées à affaiblir la réglementation afin de supprimer les mesures d’intérêt public qu’elles pourraient juger gênantes ou coûteuses. Les conseils fournis par un tel groupe sont susceptibles d’être biaisés. En outre, la chaîne de valeur elle-même, composée de parties prenantes, ne comprend pas de représentants de l’intérêt public au sens large.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.2Incorporer par référence la liste des types de culture soumis à l’enregistrement des variétés (annexe III). (nécessite une modification du règlement sur les semences)

L’enregistrement des variétés est la pierre angulaire du système semencier canadien. L’incorporation par référence (IBR) permet d’élaborer et d’approuver des modifications réglementaires rapidement et à huis clos, avec la participation uniquement de certaines parties prenantes, généralement des parties réglementées intéressées. L’incorporation par renvoi est présentée comme une alternative à la procédure du Journal officiel du Canada, qui exige une divulgation publique complète du texte réglementaire proposé, une analyse d’impact de la réglementation et une période de consultation publique obligatoire, afin d’accélérer les modifications réglementaires. La procédure du Journal officiel du Canada reconnaît que la réglementation est un élément essentiel de la gouvernance démocratique et garantit que les représentants élus sont responsables des règles que les Canadiens et ceux qui font des affaires au Canada doivent respecter.

La politique de l’ACIA en matière de RIB n’exige pas que les fermières soient consultées ou informées lors de la modification des documents de RIB, mais elle exige que les entreprises de semences qui ont intérêt à mettre des semences sur le marché sans essais indépendants soient consultées.

L’IBR de l’annexe III du règlement sur les semences rendrait trop facile pour les entreprises de semences de faire passer les types de cultures de la partie 1 à la partie 3 de l’annexe III afin d’éliminer les exigences en matière de mérite, ou de supprimer complètement les types de cultures de l’enregistrement des variétés.

La partie I de l’annexe III énumère les espèces cultivées, telles que le blé, les lentilles, le canola et le lin, qui doivent faire l’objet d’une démonstration de mérite avant que les variétés puissent être enregistrées. Le mérite signifie que les nouvelles variétés doivent être aussi bonnes, voire meilleures, que les variétés existantes ; elles doivent être performantes dans les conditions de culture canadiennes et ne pas présenter de qualités négatives telles que la susceptibilité aux maladies. Pour prouver leur mérite, les variétés énumérées dans la partie I sont testées de manière indépendante, évaluées par des experts et les données sont publiées. Le test de mérite fournit des données transparentes et impartiales sur les paramètres de performance agronomique et de maladie que les fermiers utilisent pour prendre des décisions, et il permet aux comités de recommandation de décider en connaissance de cause si une nouvelle variété doit être enregistrée ou non

Les espèces de cultures énumérées dans la partie III de l’annexe III n’ont pas à faire la preuve de leur mérite. Les données d’essai n’étant pas disponibles, les fermières ne peuvent pas disposer d’informations complètes et comparables nécessaires pour prendre les meilleures décisions pour leurs exploitations.

La barre doit être relativement haute pour l’ajout ou la suppression de types de cultures, ainsi que pour le déplacement de types de cultures d’une partie à l’autre. Il devrait être difficile de faire passer des types de cultures de la partie I à la partie III. Le fait de déplacer les types de cultures de la partie I à la partie III affaiblit nos normes de qualité des semences et permettrait de vendre des variétés qui ne donnent pas de bons résultats, qui introduisent des problèmes de maladie ou qui produisent des récoltes moins appréciées par nos clients. Le retrait total des types de cultures de l’annexe III aurait des conséquences très graves qui affecteraient la qualité et la valeur de l’approvisionnement en semences du Canada, nos cultures et les revenus des fermières. Les conséquences de l’ajout, du déplacement ou du retrait de types de cultures de l’annexe III sont à long terme et d’une grande portée. Il n’est pas nécessaire de modifier précipitamment l’annexe III.

L’annexe III doit rester dans la réglementation. Il convient que toute modification de l’annexe III soit soumise à la procédure transparente et publique de la Gazette, qui prévoit une analyse réglementaire et un processus de consultation publique complet, les décisions finales étant prises par des ministres élus et responsables ou par le cabinet.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.8que des dispositions soient rédigées pour incorporer par référence la liste des mauvaises herbes figurant actuellement dans l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes. L’entrée en vigueur de ces dispositions serait retardée pour coïncider avec les modifications de la loi sur les semences. (nécessite une modification du règlement sur les semences ET une modification de la loi sur les semences avant la mise en œuvre).

L’arrêté sur les graines de mauvaises herbes est un arrêté ministériel pris en vertu de la loi sur les semences qui réglemente les espèces de mauvaises herbes dans le but d’empêcher l’introduction de nouvelles espèces de mauvaises herbes au Canada par le biais des semences.

La dernière mise à jour de l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes a eu lieu en 2016, à l’issue d’un processus de consultation qui a débuté en 2009. Le registre des lobbyistes du Canada montre que les groupes de l’industrie des semences ont rencontré fréquemment l’ACIA au cours de cette période. Les dossiers du processus de consultation montrent que l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes est un document contesté avec des intérêts divergents en raison des intérêts économiques de ceux qui bénéficieraient d’une baisse des coûts si moins de mauvaises herbes étaient réglementées, et de ceux qui souffriraient d’une hausse des coûts si les semences, les champs et les cultures présentaient des problèmes de mauvaises herbes plus graves.

La modification de la loi, puis du règlement, afin d’utiliser la RBI pour mettre à jour l’arrêté sur les graines de mauvaises herbes ne résoudra pas ce conflit. Le maintien du processus dans le cadre d’un arrêté ministériel obligera toujours l’ACIA à consacrer des ressources à la compréhension des risques et des conséquences, et les modifications proposées seront publiées de manière transparente dans la Gazette du Canada. Le recours à l’IBR, en particulier si la majorité des parties prenantes qui fournissent des informations à l’ACIA sont celles qui cherchent à affaiblir l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes, risque d’aboutir à des modifications plus rapides mais à des problèmes de mauvaises herbes plus graves qui seront répercutés sur les fermières.

Il n’est pas nécessaire de modifier la loi sur les semences pour accélérer la procédure de mise à jour de l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes. Le ministre est déjà habilité à prendre des arrêtés sur les semences de mauvaises herbes et peut le faire à bref délai une fois que l’ACIA a formulé sa recommandation. Les retards ne sont pas dus à un problème lié à la loi ou aux règlements. Le ministre doit faire son travail conformément aux principes de bonne gouvernance au service de l’intérêt public.

La loi sur les semences donne déjà au ministre le pouvoir d’actualiser l’arrêté sur les semences de mauvaises herbes. L’ACIA doit s’assurer qu’il existe un processus équitable et transparent pour enquêter sur les problèmes liés aux mauvaises herbes et pour fournir au ministre des recommandations fondées sur des preuves qui permettent aux fermiers d’éviter que les semences, les cultures et les champs ne soient infestés par des mauvaises herbes nuisibles. Le ministre doit s’acquitter de sa responsabilité de promulguer de nouveaux arrêtés sur les semences de mauvaises herbes en temps opportun.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.3.2fournir une voie permettant aux titulaires de transférer leur enregistrement à une autre entité compétente lorsqu’ils ne souhaitent plus maintenir et vendre la variété. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Nous ne sommes pas favorables à l’idée de permettre aux titulaires d’enregistrements de variétés d’annuler une variété à leur guise. La possibilité de transférer l’enregistrement laisse toujours le pouvoir d’annulation entre les mains des titulaires.

Dans l’enquête de consultation sur le MRS de l’hiver 2024, plus de 60 % des réponses étaient opposées à l’idée de permettre aux titulaires de variétés d’annuler des variétés à leur gré. Dans les équipes spéciales, il y a eu un fort soutien pour mettre fin à la capacité des titulaires d’enregistrements à annuler les variétés à volonté. Cela montre qu’il existe un très fort soutien des fermières et du public pour garantir que les variétés enregistrées restent enregistrées même si la société qui « possède » la variété n’est plus intéressée par le maintien de l’enregistrement.

Les titulaires d’enregistrements, qui sont de grandes entreprises de semences, sont incités à annuler les anciennes variétés de qualité afin de forcer les fermières à acheter des variétés plus récentes pour lesquelles l’entreprise peut percevoir des redevances. Cela renchérit le coût des semences sans améliorer la valeur des semences disponibles pour la production.

Le fait de continuer à autoriser l’annulation à volonté pourrait éliminer des variétés qui ont une valeur économique, culturelle ou agronomique unique, en particulier pour les producteurs biologiques qui bénéficient de variétés qui donnent de bons résultats dans la production biologique ou à faible niveau d’intrants.

L’ACIA est déjà tenue d’annuler l’enregistrement des variétés sensibles aux maladies ou nuisibles à la santé ou à l’environnement. L’annulation à la demande de la personne inscrite ne devrait pas être autorisée.

Une meilleure proposition consisterait à exiger des déclarants qu’ils transfèrent à l’AAC les variétés qui ne les intéressent plus et à s’assurer que l’AAC a la capacité de les conserver.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.3.3préciser que l’enregistrement d’une variété peut être annulé si un échantillon de référence n’est plus disponible. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Cette proposition incite les entreprises à réduire leurs coûts en détruisant ou en ne s’occupant pas des échantillons de référence. Tout doit être mis en œuvre pour que les variétés restent enregistrées.

Si un titulaire n’est plus en mesure de maintenir l’enregistrement, il doit y avoir une adhésion à la banque de gènes et un nouvel échantillon de référence doit être généré par les scientifiques d’AAC, et la responsabilité du maintien de la variété doit être transférée à AAC.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.1.12de modifier la définition de la déclaration de semences sélectionnées afin de supprimer la référence à l’utilisation d’un formulaire spécifique fourni par l’Agence. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Cette proposition entraînerait la perte de données utiles. Un format numérique normalisé est nécessaire pour que les déclarations soumises puissent être organisées efficacement de manière à rationaliser les informations et à garantir que les données sont utilisables et significatives. L’ACIA devrait exiger un format numérique normalisé afin que les informations collectées puissent être facilement utilisées comme source de données utiles.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.1.1 modifier le règlement pour utiliser la partie 2 de la liste des variétés soumises à l’enregistrement des variétés (annexe III) ou utiliser la partie 2 pour accommoder les variétés patrimoniales et héréditaires énumérées dans la partie 1 (à déterminer). (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Une voie réglementaire permettant de vendre légalement des semences de variétés de céréales patrimoniales et d’héritage doit être développée, mais l’utilisation de l’annexe III, partie 2, telle qu’elle est actuellement conçue, n’est pas la bonne solution. La production de l’ensemble des données de pré-enregistrement requises pour la partie II pour ces cultures ne sera pas possible pour les producteurs qui ont géré ces variétés. Il faut trouver une solution différente qui soit accessible aux fermières et qui permette de maintenir les normes de qualité des semences au Canada.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.1.3 permettre à l’ACIA d’accélérer les décisions relatives à l’enregistrement des variétés pour les types de cultures figurant dans la partie 3 de l’annexe III (les types de cultures dont les exigences en matière d’enregistrement sont les plus simples et qui ne nécessitent pas de recommandation de la part des comités de recommandation) lorsque la variété a déjà été reconnue dans une juridiction étrangère. (nécessite une modification de la politique du programme de semences)

L’enregistrement d’une variété au titre de la partie 3 de l’annexe III n’est ni coûteux ni fastidieux pour les déclarants, mais l’accès au marché canadien qu’il permet est très avantageux pour les vendeurs de semences. Le fait de s’appuyer sur la reconnaissance par des juridictions étrangères introduit des risques inacceptables sans aucun avantage pour les fermières ou le grand public. Les juridictions étrangères peuvent ne pas respecter des normes élevées et peuvent même être sujettes à la fraude et aux fausses déclarations. Contrôler les juridictions étrangères pour s’assurer qu’elles sont compétentes augmenterait les coûts de l’ACIA, et ne pas les contrôler reporterait les risques sur les fermières et notre système agricole.

Cette proposition crée un risque pour la qualité des semences au Canada, car elle constituerait une porte d’entrée pour un grand nombre de variétés inadaptées dans notre système. Si l’annexe III est modifiée pour transférer davantage de types de cultures de la partie 1 à la partie 3, cette proposition est une idée encore plus mauvaise.

Les relations internationales évoluant rapidement, la fiabilité des autres juridictions peut changer très vite. Le maintien de la capacité du Canada à réglementer son propre système de semences est nécessaire à la souveraineté canadienne.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.7Incorporer par référence la liste des méthodes normalisées reconnues afin que les normes futures puissent être reconnues au fur et à mesure que la technologie s’améliore et que la science progresse. (nécessite une modification du règlement sur les semences)

Les méthodes normalisées actuelles pour les semences sont déjà incorporées par référence en tant que documents ambulatoires dans le règlement sur les semences. L’article 2.1 du Règlement sur les semences stipule ce qui suit Méthodes et procédés canadiens d’essai des semences désigne les méthodes et procédés d’essai des semences énoncés dans les Méthodes et procédés canadiens d’essai des semences préparées par l’Agence, avec leurs modifications successives ; (Canadian Methods and Procedures for Testing Seed). Et précise que  » la méthode normalisée reconnue désigne (a) les méthodes et procédés canadiens d’essai des semences, (b) les règles d’essai des semences, publiées par l’Association of Official Seed Analysts, avec leurs modifications successives, ou (c) les règles internationales d’essai des semences, publiées par l’International Seed Testing Association, avec leurs modifications successives ; (recognized standard method)  » Les organismes responsables de ces documents pourront mettre à jour les normes en fonction des changements technologiques et scientifiques.

Si l’ACIA envisage d’utiliser la RBI pour éliminer et remplacer une ou plusieurs de ces méthodes normalisées reconnues, cela aura un impact majeur sur le secteur des semences au Canada. Un changement aussi important devrait être soumis à la procédure de la Gazette afin de garantir la transparence et la participation de toutes les personnes susceptibles d’être affectées, et pas seulement des parties prenantes consultées dans le cadre de la politique de l’ACIA en matière de RBI.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.12d’étendre la reconnaissance du programme des classificateurs étrangers aux classificateurs établis en dehors des États-Unis (É.-U.). (nécessite une modification du règlement sur les semences)

La reconnaissance des classificateurs étrangers exigera beaucoup de travail supplémentaire de la part de l’ACIA, et si l’ACIA n’a pas la capacité de le faire correctement, il y a un risque élevé que les semences classées par des classificateurs étrangers compromettent la qualité de nos semences, de nos récoltes et nuisent aux revenus des fermières.

Le cadre de classement des semences du Canada est un élément essentiel de notre système de semences, et il est conçu pour protéger notre agriculture contre les semences de mauvaise qualité et les semences contaminées. Les classificateurs étrangers n’auront pas les mêmes priorités ni la même base de connaissances. Les fermières n’ont pas demandé à ce que les classificateurs étrangers soient reconnus au Canada. Cette proposition semble profiter aux entreprises semencières étrangères ou multinationales qui cherchent à réduire leurs coûts. Cela ne devrait pas se faire au détriment des fermiers canadiens ou de l’environnement agricole du Canada.

La capacité des classificateurs canadiens doit être maintenue et ils doivent continuer à être responsables du classement des semences pour les exploitations agricoles canadiennes.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.2.6pour permettre la soumission de données biomoléculaires à l’avenir afin de soutenir l’enregistrement des variétés. (nécessite une modification du règlement sur les semences) Nous ne soutenons pas cette proposition car elle n’est pas nécessaire. L’actuel article 67 (2) permet au directeur de l’enregistrement d’exiger que le demandeur fournisse les informations supplémentaires nécessaires pour déterminer le mérite et l’identité de la variété.

Toute donnée biomoléculaire utilisée à l’appui de l’enregistrement d’une variété doit être fournie de manière transparente et ne doit être utilisée que dans l’intérêt général. Les données biomoléculaires ne doivent pas être utilisées pour devancer ou remplacer les caractéristiques phénotypiques des variétés qui sont pertinentes pour la production agricole.

Nous ne soutenons pas la proposition 3.1.19d’étudier la possibilité d’étendre la politique de l’ACIA sur les services alternatifs d’inspection des cultures de semences afin de permettre à d’autres entreprises et producteurs de semences d’inspecter leurs propres cultures de semences généalogiques lorsque cela est approprié et qu’il existe une surveillance. (modifier la politique d’un programme de semences) Permettre aux entreprises semencières de s’auto-inspecter constitue un conflit d’intérêts. L’intégrité du système de certification des semences repose sur l’inspection par une tierce partie.

Tout ceci est respectueusement soumis par la Nationale des Fermiers, septembre 2025.