Le site estime que tous les Canadiens, qu’ils soient fermiers ou non, doivent participer à un débat éclairé sur la modification génétique des aliments. Les citoyens doivent examiner les aliments génétiquement modifiés (GM) dans le contexte social, historique, environnemental, économique et éthique le plus large possible. À l’issue de ce débat, les citoyens – et non les entreprises qui promeuvent ces produits – doivent décider d’accepter ou de rejeter les aliments génétiquement modifiés.
Pressés par la baisse de leurs revenus, les fermiers se tournent vers des technologies qui leur assurent un meilleur rendement ou une réduction des coûts. Toutefois, au cours des dernières décennies, les fermières ont adopté un large éventail de technologies, pour ensuite voir leurs revenus agricoles nets chuter. Entre 1974 et 2000, le revenu agricole brut a triplé. Le revenu agricole net a toutefois diminué. Les fournisseurs d’intrants ont pu capter 100 % de l’augmentation des recettes brutes des fermières. Parce que les engrais, les produits chimiques et d’autres technologies n’ont pas tenu leurs promesses en matière de rentabilité agricole, de nombreux fermiers s’interrogent à juste titre sur les avantages économiques de la modification génétique des cultures et du bétail.
Si les avantages sont discutables, les risques et les coûts sont réels. Les consommateurs rejettent les aliments génétiquement modifiés. Les marchés en Europe, au Japon et ailleurs se ferment et les marchés nationaux sont également menacés. Cela fait baisser les prix. La fermeture des marchés et la chute des prix menacent de réduire à néant les avantages économiques modestes et à court terme que peuvent offrir les cultures ou le bétail génétiquement modifiés. En outre, la prolifération de certaines cultures génétiquement modifiées a effectivement privé de nombreux fermiers biologiques de la possibilité de cultiver ces plantes.
En outre, les semences et le bétail génétiquement modifiés permettent aux entreprises d’exercer un contrôle accru sur les exploitations familiales. Les avantages économiques initiaux seront rapidement annulés à mesure que les fermières seront de plus en plus soumises au contrôle des entreprises. Plus que toute autre technologie antérieure – comme les engrais ou les tracteurs – les semences brevetées vendues dans le cadre de contrats et d’accords d’utilisation de technologies de plusieurs pages érodent clairement l’autonomie des fermières.
En ce qui concerne la santé humaine, il n’y a pas eu d’étude scientifique systématique des effets des aliments génétiquement modifiés sur la santé. L’hypothèse non scientifique d’une “équivalence substantielle” n’est pas une raison suffisante pour renoncer à des tests de santé complets et indépendants. De nombreuses questions restent également sans réponse quant aux risques environnementaux des cultures et du bétail génétiquement modifiés. La modification génétique menace de déséquilibrer la biosphère, de créer des “super mauvaises herbes”, de mettre en danger les insectes utiles et d’éroder la biodiversité. La biodiversité est une source vitale de matières premières pour l’agriculture et une composante essentielle du bien-être environnemental.
La politique de sur les aliments génétiquement modifiés reconnaît que presque toutes les questions relatives à cette technologie restent sans réponse. La politique tente d’introduire la précaution et la prudence dans un processus de prolifération des aliments génétiquement modifiés motivé par le profit. Parce que cette technologie est susceptible de menacer l’environnement, la santé humaine et le bien-être économique des fermières, les Canadiens devraient débattre et étudier avant de planter et de manger.