Region 3 | Communiqué de presse

UNF-O Demande de retrait du projet de loi 5

Terres de traité et territoire des Mississaugas du Crédit ; Guelph, ON (4 juin 2025) –

Le projet de loi 5, la Loi de 2025 visant à protéger l’Ontario en dynamisant notre économie, est une attaque inacceptable contre nos terres, nos moyens de subsistance et notre démocratie. Il déclare unilatéralement des régions de l’Ontario « zones économiques spéciales » afin d’accélérer certaines formes de développement économique en permettant au cabinet provincial d’exclure impunément « un promoteur de confiance ou un projet désigné » de l’application de règlements et de lois décidés démocratiquement et adoptés par les gouvernements provinciaux et municipaux et/ou les conseils administratifs. Toute personne lésée en raison des exemptions accordées aux promoteurs ou aux projets n’est pas autorisée à intenter une action en dommages-intérêts ou à demander une indemnisation. L’intention de cette législation est d’ignorer les valeurs établies, y compris le respect des droits des nations indigènes issus des traités, les normes du travail, la santé et la sécurité des travailleurs, la protection de l’environnement et des espèces menacées.

Le projet de loi est très large dans l’autorité qu’il confère au Cabinet et au ministre du développement économique, de la création d’emplois et du commerce. Aucun des détails concernant la mise en œuvre des zones économiques spéciales ne figure dans le projet de loi lui-même – ils seront tous révélés plus tard sous la forme de règlements, une fois que le projet de loi sera devenu une loi. Les personnes lésées par le projet de loi n’auront aucun recours devant les tribunaux, car le projet de loi 5 confère au gouvernement lui-même, aux ministres et aux fonctionnaires l’immunité de poursuites pour toute action qu’ils entreprendraient dans le cadre de la mise en œuvre des zones économiques spéciales.

Les réglementations environnementales, le droit du travail, les protections des droits de l’homme et les autres mesures d’intérêt public que ce projet de loi autoriserait le Cabinet à suspendre ont été établis dans le cadre d’un processus démocratique après de nombreuses consultations et de nombreux débats. À l’origine, elles ont été mises en place précisément pour protéger contre les types de dommages causés par des activités industrielles débridées. Nos travailleurs ont besoin de protections en matière de santé et de sécurité au travail et d’une rémunération équitable lorsqu’ils travaillent, et les écosystèmes dont nous dépendons, ainsi que les espèces menacées qui dépendent de ces habitats, ont besoin de protections. Permettre l’injustice et la destruction au nom de l’économie revient à jeter à la poubelle des décennies de lutte acharnée pour le droit du travail, les droits de l’homme et le droit de l’environnement. Les droits issus des traités sont des droits inhérents et, en les piétinant, le projet de loi n° 5 porte un préjudice irrévocable aux territoires traditionnels des nations autochtones.

Le projet de loi 5 ferait littéralement des trous dans le tissu juridique de l’Ontario et du Canada dans son ensemble. Il permettrait au ministre de dire unilatéralement à certaines entreprises : « Poursuivez » des activités par ailleurs illégales, à condition de les mener dans une zone économique spéciale. Ce projet de loi dangereux créerait un précédent au Canada et ouvrirait la porte aux entreprises et aux industries de tout le pays pour qu’elles fassent pression en faveur de zones économiques spéciales où les règles ne s’appliqueraient pas à elles non plus.

Le site UNF-O, ainsi que l’OFA et la CFFO, se sont battus avec acharnement pour protéger les terres agricoles de la région de Waterloo contre l’expropriation en vue d’un développement industriel encore secret. Nous avons vu le gouvernement faire passer les intérêts industriels avant les intérêts des communautés, sacrifiant les moyens de subsistance des travailleurs et des fermiers pour qu’une industrie puisse faire ce qu’elle veut. Le projet de loi 5 étendrait et accélérerait le pouvoir du gouvernement de s’emparer d’autres régions de l’Ontario pour en faire des zones d’extraction de richesses privées, au détriment de la population, des terres, des relations sacrées issues des traités et de l’avenir de l’Ontario.

Les Canadiens veulent préserver leur souveraineté parce que le Canada est différent des États-Unis ou de tout autre pays. Le projet de loi 5 suspendrait notre démocratie et mettrait en place un régime autoritaire déterminé par les sociétés d’extraction de ressources sous la protection du premier ministre Doug Ford et de Victor Fedeli, ministre du développement économique, de la création d’emplois et du commerce.

Nous demandons le retrait immédiat du projet de loi 5. L’Ontario ne peut prospérer que si les droits des personnes, la santé des écosystèmes et l’État de droit sont respectés dans l’ensemble de la province. Le projet de loi 5 représente une pente glissante vers la transformation de notre nation unifiée en une mosaïque de fiefs d’entreprises, marquée par la destruction écologique et l’exploitation humaine.

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Pour plus d’informations:

Max Hansgen, président, Union Nationale des Fermiers-Ontario
Courriel : president@nfuontario.ca, 613-464-1251