National | Communiqué de presse

L’histoire de la meilleure ferme familiale de l’Île-du-Prince-Édouard montre l’aspect humain de l’agriculture canadienne et des échecs de la politique commerciale

26 juin 2013 (Bedeque, Î.-P.-É.) : Au début du mois de juin, les Best Acre Farms de Tryon, à l’Île-du-Prince-Édouard, ont rendu publique leur histoire déchirante. Ils sont sur le point de perdre leur exploitation de pommes de terre, les créanciers cherchant à les saisir. La famille Best s’est tournée vers le site de financement par la foule, Indiegogo, pour sensibiliser à la situation et recueillir des milliers de dollars afin d’empêcher la vente de l’hypothèque prévue le 3 juillet. S’ils n’y parviennent pas, la famille perdra le travail de trois générations et l’avenir d’une quatrième génération.

Les Best exploitent la dernière ferme familiale de pommes de terre de leur région. D’autres exploitations ont succombé plus discrètement. Statistique Canada montre que le nombre de fermiers de l’Î.-P.-É. qui cultivent des pommes de terre est en baisse depuis de nombreuses années, tandis que le revenu agricole net réalisé est irrégulier, avec une tendance générale à la baisse. Dans le même temps, l’endettement et la taille moyenne des exploitations ont augmenté (voir les graphiques ci-dessous).

La mise à jour de l’examen du marché de la pomme de terre d’Agriculture et Agroalimentaire Canada pour l’Île-du-Prince-Édouard en 2011-2012 indique que « le nombre de producteurs contractuels continue de diminuer à mesure que l’industrie se rationalise ». Selon Randall Affleck, membre du conseil d’administration de Région 1 (Î.-P.-É.), « la soi-disant rationalisation ne fait que reporter tous les risques de la production sur les fermières qui n’ont aucun contrôle sur les prix. C’est une tendance qui vise à éliminer les exploitations familiales. Pourtant, le gouvernement fédéral l’encourage sous prétexte d’accroître la compétitivité ».

« Les conditions de crédit sont calculées sur la base de tout ce qui va bien chaque année, ce qui maintient les fermières dans une situation financière délicate. » Affleck poursuit : « Une mauvaise année peut entraîner une exploitation agricole dans une spirale descendante. L’année suivante, l’exploitation doit compenser les pertes des années précédentes, gagner suffisamment d’argent pour payer les factures de l’année en cours et rembourser les intérêts et le capital accumulés par le prêteur. Pourtant, la valeur des pommes de terre cultivées par les Best et d’autres fermières familiales de l’Île-du-Prince-Édouard, bon an, mal an, a alimenté la croissance de plusieurs grandes entreprises agroalimentaires et l’expansion des chaînes de magasins d’alimentation qui vendent les pommes de terre de l’Île-du-Prince-Édouard dans tout le Canada, ainsi qu’aux États-Unis et en Europe. »

« La valeur de leurs récoltes de pommes de terre permet aux Bests d’embaucher des travailleurs locaux, de payer leurs fournitures, leurs intrants, leurs machines et leur carburant localement, et de payer des impôts pour soutenir les écoles, les hôpitaux et d’autres services publics », a déclaré Edith Ling, Women’s District Director (PEI). « La volonté de la famille Best d’assumer le risque financier a apporté une grande valeur à beaucoup d’autres. Dans un souci d’équité, nous devons modifier en profondeur le fonctionnement de notre système alimentaire afin que des familles comme les Best puissent continuer à produire les aliments que nous consommons d’une manière qui répartisse les risques inévitables entre tous ceux qui en bénéficient », conclut-elle.

Les dons destinés à aider la ferme familiale Best peuvent être versés dans n’importe quelle succursale de la Banque de Nouvelle-Écosse – acct. # 307830019186 ou TD Canada Trust – acct. # 56836108480 ainsi que par le biais d’Indiegogo.

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Pour plus d’informations :

Randall Affleck, Conseil national, District 1, Région 1 (PEI) : (902) 887-2597
Edith Ling, directrice du district des femmes, District 1, Région 1 (PEI) : (902) 368-1262